L’affaire Mamoudou Sifo Kè Touré a connu son épilogue le 17 mai, devant le tribunal de première instance de Kaloum. Le prési du Comité des sinistrés de Kaloum est condamné à trois mois d’emprisonnement avec sursis.
Mamoudou Sifo Kè Touré rentre. Le bouffe-la-craie, traduit par devant dame Thémis pour «Outrage, injures, diffamation, menace, incitation à la violence et atteinte à l’ordre public », s’en tire donc avec de la prison avec sursis. La juge, Apolline Gobou Théa, estime que le prévenu, en dénonçant les agissements de l’Etat contre les sinistrés de Kaloum a commis l’infraction de diffamation. Elle coupe la poire en deux, en le condamnant à la moitié de la peine requise par le ministère public. Mais Kè Touré retrouve les siens et des sinistrés qui ne savent toujours pas à quel saint se vouer à la veille de la saison des pluies.
Pour son avocat (sans vinaigrette), Me Mory Doumbouya, les autorités veulent salir son client : « L’essentiel était sa liberté… C’est une épreuve qu’il vient de traverser, il s’en sort bien. Le combat pour l’indemnisation des victimes de Coronthie va se poursuivre dans le strict respect de la loi. Pour nous, les faits n’étaient pas du tout établis, mais le tribunal en a décidé autrement. Nous nous réservons le droit de faire appel contre cette décision prise dans l’unique but de salir son casier judiciaire. »
Sifo Kè Touré promet de continuer la lutte pour que les sinistrés de Kaloum soient rétablis dans leurs droits : « Hier, nous dormions sous le soleil, aujourd’hui, nous dormons sous la pluie. Tout ce qu’on veut, c’est un dialogue sincère avec l’Etat. Le combat ne fait que commencer », a-t-il déclaré.
Yacine Diallo