Les vendeuses manifestent, depuis des jours, pour protester contre leur déguerpissement dans une partie du marché de Kobayah, par un opérateur économique. Le ministre de l’Habitat se saisit du différend, mais laisse le soin à la Cour suprême de le régler.
Mory Condé, le ministre de l’Habitat, refuse de trancher dans le vif. Alors qu’un groupe de femmes ne cessent de bloquer la circulation et de paralyser le commerce au niveau du marché Kobayah à cause d’un problème qui les oppose à un certain Foula Bah, commerçant, le ministre de l’Habitat a tenté de démêler l’écheveau. Il a convoqué les contestatrices à son département, le 8 mai. A l’issue du tête-à-tête de plus de deux heures, Mory Condé annonce avoir mis le domaine litigieux sous scellé. Le temps pour la Cour suprême de trancher : « On a adressé un courrier à la Cour suprême dans ce sens. En attendant qu’elle se prononce, ni monsieur Foula Bah ni les dames ne doivent user de leur droit sur les lieux. Nous mettons le domaine sous scellé jusqu’à ce que la Cour suprême nous donne une réponse. »
Le ministre justifie sa décision par le fait que les dames auraient, comme l’opérateur économique, présenté des documents qui attesteraient que le domaine est un bien versé dans le portefeuille de l’Etat depuis des années : « Elles nous ont apportés une copie de l’arrêté sur lequel elles fondent leurs arguments… » Selon lui, l’arrêté brandit par les femmes montre que le domaine est revenu à l’Etat en 2016. Sauf que le doc n’avait été notifié ni aux juridictions compétentes ni aux parties en conflit. Le sieur Foula Bah, fort de la décision de justice en sa faveur, réussit à obtenir du nouveau procureur général, Fallou Doumbouya, une réquisition aux fins d’exécution d’une décision de justice. C’est dans cadre que les forces de sécurité ont reçu mandat de déguerpir les vendeuses. Sauf que selon Mory Condé, la justice ignorait que l’Etat avait « récupéré le domaine. » La confusion continue.
Yacine Diallo