Libérés par le tribunal de première instance de Kaloum, puis ramenés à la Maison centrale sans explication, le vlogueur, Mamadou Baïlo Diallo alias Guidho Fulbhè et ses coaccusés rentrent enfin à la maison. Ils sont sortis de prison ce mercredi 29 mai, en début d’après-midi. Leur libération a été rendue possible par El Hadj Alsény Barry, président de la Coordination des Fulbhè et Haali Pular de Guinée.
Après la Maison centrale, les désormais ex-détenus et l’un de leurs avocats se sont rendus immédiatement au domicile d’El Hadj Alsény Barry, pour fêter ça. Les négociations ont donc triomphé sur la justice.
El Hadj Alsény Barry a suivi de près ce dossier. A son intronisation le 22 octobre dernier, il a plaidé publiquement pour la libération de Guidho Fulbhè et Cie. Le 24 mai, jour où le TPI de Kaloum a rendu sa décision, il est allé dans la salle d’audience pour serrer la main aux accusés.
Dans cette affaire, l’influenceur et ses codétenus ont d’abord été retenus au tribunal, sur ordre du Procureur général, Fallou Doumbouya, dit-on, pour des raisons que l’on ignore encore, avant d’être ramenés à la Maison centrale. Une source auprès du parquet de Kaloum avait parlé de formalités avant leur libération. Mais ils ont passé encore lundi et mardi en détention, au grand dam de leurs familles et de leurs avocats qui dénoncent « une main basse » du parquet général, près la Cour d’appel de Conakry. Ils sortent de prison sans que ce dernier ne s’explique.
Guidho Fulbhè, Mamadou Lamarana Guéssè Diallo, Mohamed Sow, Alpha Abdoulaye Diallo et Mamadou Baïlo Barry étaient accusés de « tentative d’attentat, de complot contre la République ». L’influenceur a été condamné à 2 ans d’emprisonnement dont 7 mois avec sursis et au paiement de 2 millions de francs guinéens d’amende, pour menace et propagande. Les quatre autres ont été purement et simplement acquittés.
Après la décision, Guidho Fulbhè avait réclamé de l’Etat un dédommagement pour son emprisonnement qu’il juge illégal. Beaucoup d’observateurs estiment que c’est cette sortie qui lui a coûté ces quatre jours de détention supplémentaire. Au nom du président de la Coordination des Fulbhè et Haali Pular de Guinée, le vice-président, El Hadj Ibrahima ONATOL Diallo se réjouit de cette libération : « C’est un geste magnanime du Président de la République qu’il faut saluer. Il s’agit d’un acte majeur accordé à un jeune, pour qu’il puisse reprendre ses activités. »
Yacine Diallo