Au Mali, le secteur de la presse est durement éprouvé par les délestages. Certains journaux n’arrivent plus à paraître depuis des semaines. Même le quotidien d’État l’Essor n’est pas épargné par ces difficultés. En fin de semaine dernière, le syndicat du journal a tenu une conférence de presse pour faire part de son ras-le-bol.
Selon le comité syndical de l’Agence malienne de presse (AMAP) qui représente le quotidien l’Essor, le poids des délestages devient de plus en plus insoutenable. Les groupes électrogènes de la structure ne fonctionnent pas. Les employés doivent travailler dans des conditions extrêmement difficiles. Cela impacte la parution du journal dans les kiosques.
Dans la presse privée, la situation est la même. « On s’en sort à peine. On essaie de faire avec les moyens du bord, mais franchement, c’est très compliqué. C’est très difficile. Il peut même arriver qu’on passe une journée blanche à cause de ça puisque souvent, on peut ne pas avoir d’électricité pendant 24 heures », témoigne Mariam Sissoko, directrice de publication du journal Le Sursaut.
Développer d’autres possibilités
Dans le secteur de l’audiovisuel, il n’y a pas le choix. Certains ont opté pour d’autres alternatives. C’est le cas de la chaine de télévision privée Joliba News. « Il y a un mois, on a décidé d’installer des panneaux solaires. Actuellement, ça ne couvre pas toutes les charges électriques mais les studios télé, les studios radio, les régies télé, les régies radio. Ça commence à prendre tous ces matériaux-là et ça commence à aller petit à petit », explique Amadou Diallo, directeur de programme de la chaîne.
Depuis le coup d’État d’août 2020, c’est le calvaire pour la presse et les journalistes. La subvention pour les médias est suspendue et la liberté de la presse est constamment menacée. Il y a un mois, la Haute autorité de la communication a même interdit aux médias de relayer les activités des partis politiques qui venaient d’être suspendus.
Par RFI