Après les premières pluies dans la capitale Conakry, des rues et quartiers sont envahis par les déchets. Les populations alertent sur l’urgence de curer davantage les caniveaux, avant les grandes averses.

Les premières gouttes de pluies, cette année, ont été enregistrées la nuit du 5 mai, à Conakry. Le lendemain, la capitale s’est réveillée toute sale. Conséquence de caniveaux bourrés d’ordures, faute de poubelles mais surtout de civisme. Les déchets de tout genre et la boue ont envahi les grandes artères et l’intérieur des quartiers. C’est le constat à Hamdallaye-Concasseur, Gbessia, Lambanyi, T6… Partout, les routes sont recouvertes d’ordures, de boue. Pelles en mains, les éboueurs s’activaient à nettoyer à Hamdallaye ; des machines visibles à Gbessia.

Les ordures s’entassent à Entag

Les pluies du dimanche ont drainé des déchets à Entag, un quartier de la (nouvelle) commune de Tombolia. Riveraine de la transversale qui remonte à Sonfonia-Gare et passe devant la nouvelle mosquée Roi Mohammed VI, Mara Mariame Camara témoigne : « La pluie qui s’est abattue dimanche (5 mai, ndlr) dernier a drainé beaucoup de déchets dans notre maison, les caniveaux à côté ne sont pas curés. Les ordures se sont retrouvées jusque dans nos lits ! »

Mme Mariame Camara

La famille Mara et ses voisins ont passé une partie de la nuit à nettoyer leurs maisons et… à salir la route : « On a pris les déchets pour les jeter sur le goudron, les automobilistes nous insultaient. Il n’y a pas où les mettre.  On les a jetés sur la route, vu que c’est l’espace public », se défend Mariame Camara. Un acte d’incivisme loin d’être isolé.

Jean-Marc Gbélémou

À quelques pas de la maison de Mariame Camara, l’atelier de décoration de Jean-Marc Gbélémou. Il se réjouit qu’il n’y ait pas eu « des pertes en vies humaines. Les voisins ont passé presque deux nuits à transporter les ordures, parce que les caniveaux étaient remplis de boues. C’était difficile de traverser même pour un piéton. Les magasins ont été épargnés de peu. »

Alpha Oumar Bah

La pluie rebelote dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai. Toujours à Entag, Alpha Oumar Bah qui tient une boutique au bord de la route a failli perdre sa marchandise : des tissus et autres garnitures. « A l’approche de chaque saison pluvieuse, nous encourons des pertes », déplore-t-il. A l’inverse des inciviques, certains habitants cotisent pour financer le curage des caniveaux : « Mais, cette année, nous avons retardé parce que les autorités nous ont promis d’envoyer eux-mêmes des machines pour curer les caniveaux », précise Alpha Oumar Bah.

Promesse tenue par les autorités communales qui ont déployé une machine. Celle-ci était en train de nettoyer la devanture de la boutique de M. Bah au moment de notre entretien. Toutefois, sa venue est jugée tardive par certains. D’autres assurent que les autorités se sont bougées parce que les jeunes du quartier ont bloqué l’axe Entag-Sonfonia, pour réclamer l’assainissement. 

Diarouga Aziz Balde