Les plaidoiries des avocats de la défense se poursuivent au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.  Ce mercredi 29 mai, les avocats de Cécé Raphaël Haba et du sergent Paul Mansa Guilavogui ont plaidé leur acquittement, pour violation de leur droit à une justice équitable et manque de preuves.  

Moussa Diakité, avocat de sergent Paul Mansa Guilavogui dit que son client a été placé sous mandat de dépôt le 22 mai 2015. A l’instruction, il n’aurait pas été assisté par un avocat,  il n’aurait pas non plus bénéficié de l’assistance d’un interprète. Ce serait une violation de son droit à la défense, puis qu’en matière criminelle, déclare l’avocat, l’accusé doit obligatoirement bénéficier de l’assistance d’un avocat. Paul Mansa est poursuivi pour complicité de tortures, séquestration, l’avocat dit qu’aucun leader politique, aucune victime n’a pointé du doigt son client comme auteur de celui qui l’a arrêté. « Les condamnations que vous avez entendues de la part du parquet sont le fruit d’une longue lecture, pas d’une enquête. La question de requalification est une fantaisie. Les faits qui sont retenus contre Paul Mansa Guilavogui ont été au mépris de ses droits élémentaires. La violation du principe de la justice équitable », a expliqué l’avocat, avant de dire d’acquitter purement et simplement Paul Mansa Guilavogui.  

Me Moussa Diakité

Cécé Raphaël Haba, innocent ?

A propos de Cécé Raphaël Haba,  l’avocat, Malick Kémoko Diakité, s’en est pris à la justice pour avoir gardé cet « innocent », pendant 14 ans. Pour lui, son client n’a été ni de près ni de loin mêlé au massacre du 28 septembre 2009. D’autant plus que ce jour, argue-t-il, il n’était pas au stade le 28 septembre. Comme il a toujours soutenu, Cécé Raphaël Haba était au chevet de sa femme enceinte dans une clinique à Yimbaya. Pour preuve, dit-il, après le voyage de Labé le 26 septembre 2009, Cécé Raphaël Haba avait pris la permission auprès de son chef Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, pour rester auprès de sa femme. « Le parquet a mené des enquêtes en contactant la clinique où se trouvait sa femme pour savoir si effectivement Cécé Raphaël Haba y était. Il a trouvé que c’était vrai. Mais il a requis une peine de 14 ans contre lui quand-même. C’est pourquoi, nous vous demandons de l’acquitter purement et simplement. Par ricochet, nous vous demandons d’acquitter tous les accusés », a plaidé Me Malick Kémoko Diakité. 

Ibn Adama