Les plaidoiries dans le procès du massacre du 28 septembre 2009 ont démarré lundi 13 mai au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à Kaloum. Maître Hamidou Barry, avocat de la partie civile, a ouvert le bal.
Selon lui, les événements du 28 septembre 2009 sont les conséquences de l’impunité entretenue en Guinée depuis 1958. « Les gouvernants ont toujours utilisé les moyens de l’Etat, pour tuer les populations ». Me Hamidou affirme que le dossier du 28 septembre 2009 est une affaire claire. Parce que les gens qui avaient répondu à l’appel des Forces vives de l’époque étaient au stade vers 9h, en train de chanter l’hymne national. Malheureusement, des militaires ont fait irruption pour tirer sur des populations non armées. « Il y a eu une fusillade, des tirs à bout portant, des gens ont été tués comme des gibiers. Des femmes violées. Après avoir commis des actes sexuels, des militaires ont conduit une femme au camp Alpha Yaya, ils ont pris un fer chaud pour repasser ses fesses ; elle a montré ça au juge d’instruction devant ses avocats lors de l’instruction… »
Crimes contre l’humanité ?
A la lumière de ses explications, Me Hamidou Barry estiment que les massacres enregistrés au stade de Dixinn le 28 septembre 2009 et les jours suivants sont des crimes contre l’humanité. Pour convaincre le tribunal que cette qualification peut être appliquée en Guinée, l’avocat s’appuie sur le fait que la Guinée a ratifié le Statut de Rome, le 20 décembre 2002, et l’a publié dans le Journal Officiel de la République en 2003. Ce qui veut dire que le traité est en vigueur depuis 2003 et donc le tribunal peut juger cette affaire en raison de la complémentarité. Pour l’avocat, ce qui s’est passé au stade est une attaque généralisée et systématique contre une population civile.
Hâter le pas
Le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, souhaite que les accusés soient situés sur leur sort avant les vacances judiciaires prévues en août. Il propose que les jours d’audience passent de 3 à 5 et que celles-ci s’ouvrent à 9h au lieu de 10h actuellement. « Nous savons bientôt les vacances judiciaires, à partir du mois d’août et ces accusés qui sont là doivent connaître leur sort. En tout cas, c’est le souhait du tribunal que ces accusés soient situés sur leur sort avant qu’on aille aux vacances. C’est pourquoi le tribunal voulait qu’on fasse un rajout de jours, qu’on aille désormais jusqu’au vendredi. Alors que chacun fasse des sacrifices pour qu’on puisse vraiment terminer avec cette phase, c’est à dire qu’on prenne toute la semaine, les jours ouvrables. Et que désormais au lieu qu’on commence l’audience à 10heures qu’on commence à 09h00. Je sais que beaucoup diront qu’on a des procédures un peu partout, mais je suis mieux aussi placé pour savoir qu’il y a des substitutions où il y a un cabinet derrière l’avocat. Donc, cette période-là, je pense qu’on peut vraiment faire un sacrifice pour finir avec les plaidoiries et réquisitions »
Mamadou Adama Diallo