Les plaidoiries des avocats de la défense des accusés du massacre du 28 septembre 2009 ont démarré lundi 27 mai, au tribunal criminel délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Maitre Bomby Mara, avocat de la défense de l’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Chérif Diaby, a ouvert le bal. Il clame l’innocence de son client. Environ trois heures, l’avocat a tenté de déconstruire les arguments du parquet et des avocats des parties civiles sur les différents points d’accusation. 

« Ils ont jeté tout le discrédit sur mon client. Toutes les étiquettes, il a été traité de tous les noms d’oiseau. Mais de grâce, revenez à votre raison, interrogez-vous ! Est-ce que cette infraction est constituée ? Est-ce que colonel Diaby était au stade, parce que tout part de là. La commission de cette infraction suppose la présence physique de l’auteur sur les lieux, on ne peut pas inventer.  C’est certain, je suis convaincu que votre tribunal va écarter cette infraction de coups et blessures volontaires », a-t-il soutenu devant le juge, Ibrahima Sory 2 Tounkara. Concernant l’accusation faisant état que le colonel Abdoulaye Chérif Diaby avait porté des coups sur des blessés qui étaient par terre à Donka, Maître Mara rejette ce qu’il appelle « allégations ». Parce que, selon lui, la preuve n’a pas été apportée à la barre. « Cela a été acquis au débat, ce grand monsieur est un officier sans troupe, il ne donne pas les ordres, il n’a pas une unité, il n’a pas un bataillon, il n’a pas un régiment. Mais il a droit à une garde rapprochée, parce que c’est un ministre d’Etat ». D’où selon l’avocat, les réquisitions présentées ne concerneraient pas le colonel Abdoulaye Chérif Diaby. « On n’a qu’à faire cela des archives, pour dispenser des cours de l’autre côté, dans les amphithéâtres ». 

Pour Maître Mara, proposer la perpétuité contre le colonel Abdoulaye Chérif est un excès. « Mon client est reproché de non-assistance de personne en danger. Pourtant, le colonel Diaby, même s’il ne bénéficie pas d’un satisfecit, on peut lui dire merci. Comment se fait-il que le colonel soit dans son mouvement pour Coyah et qu’il ait été appelé par le chef d’état-major général des armées, le général Oumar Sanoh, pour lui dire que ça ne va pas au stade ? C’est comme si en ce moment précis, le colonel Abdoulaye Chérif était au stade. Ce n’est pas possible ». 

Concernant la gestion des corps, l’avocat déclare que le colonel Abdoulaye Chérif Diaby n’a été ni de près ni de loin associé, hormis les 58 corps présentés à la mosquée Faycal et qui avaient été restitués à leurs familles.

Maître Bomby Mara affirme que le parquet et les avocats des parties civiles ont dénaturé les faits et que son client subi une accusation à tort et à travers. « Il faut éviter de condamner un innocent, monsieur le président », a-t-il conclu sa plaidoirie. Me Salifou Béavogui a succédé à Me Bomby Mara, dans la série de plaidoiries de la défense des accusés.

Mamadou Adama Diallo