Depuis quelques années, les scientifiques du monde entier tirent sur la sonnette d’alarme sur le réchauffement climatique et ses corolaires qui menacent l’existence des habitants du petit village planétaire. Ce qui semblait être une catastrophe potentielle et même virtuelle annoncée par des pays lointains devient chaque jour une réalité.
Fleuves et rivières, qui n’ont, jusqu’ici, jamais tari, deviennent ici et là secs. Des feux mystérieux qui ravagent tout sur leur passage aussi bien en zone rurale qu’en zone urbaine depuis quelques temps. Une température qui grimpe à un niveau record. Bref, la Guinée n’avait jamais été confrontée à une chaleur aussi suffocante que durant mars, avril et mai de cette année. La vague de chaleur a touché tout le pays.
Même des préfectures comme Dalaba ou Mali, qualifiées autrefois de la Normandie de la Guinée pour leur fraicheur, sont désormais frappées de plein fouet. Obligeant leurs habitants à utiliser, pour la première fois dans l’histoire de ces contrées, des ventilateurs ou des climatiseurs dans les centres urbains où il y a l’électricité. D’autres n’ont pas le choix que de dormir à la belle étoile à cause de la canicule. D’autres encore ouvrent portes et fenêtres pour aérer l’intérieur de leurs bâtiments devenus un enfer sur terre.
Selon tous les témoignages recueillis sur le terrain, la chaleur de cette année est sans précédent. Entre midi et 17h, on ne peut pas se laver avec une eau exposée sous le soleil. A la question de savoir quelles sont les raisons de cette chaleur insupportable, trois fléaux sont pointés du doigt : la coupe du bois pour la construction, l’utilisation de briques à terre cuite et les montagnes décoiffées de leurs bois, pour obtenir le charbon.
Les deux premiers cas sont des facteurs liés à la construction de bâtiments modernes qui poussent comme des champignons partout en lieu et place des cases rondes. Ce qui implique l’utilisation du bois à tous les niveaux de la construction. Les briques constituent une part importante de matériaux de construction.
S’agissant du charbon, celui-ci est encore utilisé par l’écrasante majorité des ménages. Malgré la sensibilisation et les mesures d’accompagnement prises par le gouvernement pour l’utilisation du gaz, ce produit est encore perçu comme un luxe qui n’est pas à la portée du citoyen lambda. Ainsi, la nature continue à subir des agressions tous azimuts. Compromettant dangereusement l’existence de l’homme sur terre.
Or, malgré cette situation grave, nombre de citoyens ne savent pas que le réchauffement climatique est le fait de l’homme. Et que chaque citoyen a une part de responsabilité dans cette calamité qui nous menace. S’il fait aussi chaud dans les montagnes du Fouta ou en Forêt que dans la Savane, c’est qu’il y a un danger qui nous guette. Ce danger s’appelle la sècheresse et avancée du désert.
L’origine du mal est connue. Le diagnostic est fait. La thérapie est également connue. L’homme est à la fois la cause et le remède contre ce mal. A lui de choisir. Ménager son environnement qui lui rend l’ascenseur ou bien le détruire et périr.
Habib Yembering Diallo