Le 18 mai, la Coalition nationale pour le retour à l’ordre constitutionnel (CNROC) est née à Conakry. Composée d’organisations et Ongs de la société civile, elle se fixe pour objectif d’œuvrer pour le retour à l’ordre constitutionnel, le respect des droits humains et à la promotion de la démocratie.
« L’avenir démocratique de notre pays a été compromis depuis un moment. Nous assistons a des discours hostiles à la démocratie allègrement tenus par des personnes dont l’ambition est d’ériger notre pays en royaume où seules les personnes imbues de leurs forces entreprennent une confiscation du pouvoir contre la volonté du peuple de Guinée », déclare Ibrahima Kalil Diallo, le porte-parole de la CNROC.
A la suite du putsch du 5 septembre 2021, rappelle-t-il, Mamadi Doumbouya s’est montré soucieux des maux qui assaillent les Guinéens, mais actuellement son pouvoir devient « un véritable cauchemar qui provoque désillusion, désenchantement et frustration ». Du point de vue fonctionnement de la transition, la CNROC égrène ses maux : l’inapplication du chronogramme de la transition conformément à l’accord dynamique avec la CEDEAO et les résolutions du cadre de dialogue inclusif inter guinéen, les discours belliqueux du Premier ministre sur le glissement du calendrier de la Transition, la gestion unilatérale et opaque de la transition par le CNRD, Comité national du rassemblement pour le développement.
Selon la CROC, le dysfonctionnement du cadre de dialogue inclusif inter guinéen, la corruption, les détournements de fonds, la gabegie financière, les marchés gré-à-gré « sont les véritables caractéristiques » de la gouvernance du CNRD.
La coalition accuse la junte de vouloir s’accrocher au RAVEC (Recensement administratif à vocation d’état-civil), pour l’établissement du fichier électoral, « une manœuvre dilatoire. Nous invitons le CNRD à tenir compte du fichier de 2020 pour que la date du 31 décembre soit respectée ». La CNROC envisage de faire un mémo à l’adresse des autorités de la Transition, aux acteurs sociopolitiques et aux partenaires techniques et financiers en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel avant le 31 décembre prochain.
« Nous invitons le peuple de Guinée, les acteurs politiques, de la société civile, le syndicat à rejoindre cette nouvelle dynamique en vue de faire fléchir le CNRD dans sa ferme volonté de confiscation du pouvoir », exhorte-on dans la déclaration. La coalition invite le peuple de Guinée à ne pas reconnaître le CNRD et toutes les institutions de la transition au-delà du 31 décembre 2024. Ça commence !
Yaya Doumbouya