Le système sanitaire de la Guinée est peu reluisant. C’est le principal constat des 67 sur 81 conseillers nationaux présents en plénière le vendredi 24 mai, au Conseil national de la Transition (CNT). A la majorité, ils ont autorisé, la ratification de deux accords de financement et d’une convention de prêt pour l’amélioration du système sanitaire du bled.
A l’Hémicycle, les ministres de l’Économie et des Finances ; de la Santé et de l’Hygiène Publique ; de la Pêche et de l’Économie maritime ; représentants des partis politiques et acteurs de la société civile étaient présents. Les accords ratifiés concernent le Programme de sécurité sanitaire en Afrique de l’Ouest et Centrale (PSS-AOC), utilisant l’approche programmatique à phases multiples entre la République de Guinée, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), et l’Association internationale de développement (IDA). Etalé sur cinq ans (2024-2028), le programme vise à améliorer la capacité à prévenir, détecter et répondre aux urgences sanitaires dans le pays.
La Guinée a obtenu un financement de 106 millions de dollars de l’IDA, dont 90 millions de dollars en prêt et 16 millions de dollars en don avec un taux d’intérêt de 0 % et une durée de remboursement de 50 ans, incluant une période de grâce de 10 ans. Selon le rapport présenté par la Commission du plan, des affaires financières et du contrôle budgétaire du CNT, ce pognon servira à renforcer la sécurité sanitaire en Guinée, au Libéria, au Cap-Vert et à l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS). Il servira à la construction, rénovation et équipement de centres de traitement, laboratoires et instituts de santé…
Porte-parole de la Commission, Mohamed Kaba rapporte que ce Programme revêt une importance capitale. « Il contribuera significativement à l’amélioration du système de santé à travers le recrutement des travailleurs de la santé humaine et animale, les formations, la réhabilitation et la construction d’installation de soins de santé (humaine, animale et environnementale), les investissements dans l’équipement médical, les médicaments et les vaccins entres autres… »
Distributions et recommandations
En Guinée, le financement de sécurité sanitaire concerne cinq composantes : la prévention des urgences sanitaires (15 millions USD) ; la détection des urgences sanitaires (42 millions USD) ; la réponse aux urgences sanitaires (27 millions USD) ; la gestion du Programme et renforcement des capacités (6 millions USD) et les réponses aux urgences contingente (CERC): zéro (0) USD.
Après les débats, à la suite des réponses fournies par les ministères concernés, les CNTetards ont formulé des recommandations dont : intégrer la prise en charge médicale des urgences traumatologique, neurologique et métabolique ; rendre l’assurance maladie obligatoire ; respecter les délais d’exécution du projet ; assurer une meilleure gestion des ressources financières du projet ; respecter les normes environnementales et sociales ; fournir des rapports d’exécution semestriels au CNT à travers sa commission de suivi des accords.
Des hôpitaux flambant neuf
Le second aspect de la plénière a permis la ratification de la Convention cadre de crédits pour la construction de quatre hôpitaux évolutifs, modulaires, industrialisés et durables en Guinée. Signé avec BPI – France S.A, ce pacte permettra de finaliser la mise à disposition des fonds nécessaires pour ces infrastructures médicales, visant à améliorer l’accès aux soins de santé dans les régions concernées.
Une étape cruciale dans le renforcement du système de santé guinéen et la coopération internationale en matière de sécurité sanitaire. Dr. Oumar Diouhé Bah, ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique est convaincu qu’au cours des six dernières années, la Guinée a renforcé ses capacités en matière de Règlement sanitaire international (RSI), grâce au projet de renforcement de la surveillance des maladies en Afrique de l’Ouest. « La gestion efficace des récentes épidémies, telles que la Covid-19, la grippe aviaire, Ebola, la fièvre de Lassa, Marburg, la fièvre jaune et la méningite, démontre une amélioration significative et notre capacité de répondre face aux urgences de santé publique».
Il note toutefois des manquements dans les domaines de la gouvernance et de la formation au sein de la plate-forme One Health. Les ruptures de stock de médicaments dans les établissements de santé, un obstacle majeur à la continuité des services de santé essentiels. « Ce programme met l’accent sur l’importance de l’amélioration du système de santé, et prévoit des investissements dans les équipements médicaux, les médicaments et les vaccins », a réitéré le ministre de la Santé.
Abdoulaye Pellel Bah