Le parti BAG (Bloc pour l’alternance en Guinée) appelle à un dialogue inclusif et à un « pacte d’unité » entre les autorités de la Transition et les Forces vives de Guinée, afin de tirer le bled de « l’impasse » et éviter le « chaos » au populo. Et comment !

Le glissement annoncé du chronogramme de la Transition suscite inquiétudes et indignations. Les Forces vives de Guinée y voient un moyen de la junte de confisquer le pouvoir. En conférence de stress le 23 mai à Cona-cris, Abdoulaye Sadio Barry, le prési du BAG, a exhorté les autorités de la Transition à échanger avec toutes les composantes de la nation, histoire de mettre en place un pacte d’unité, d’entraide et de solidarité. Dans cette démarche, soutient-il, une feuille de route consensuelle agencera les opérations de relance de l’économie nationale, l’organisation des échéances électorales, entre autres. « Le cadre de dialogue récemment annoncé par le Premier ministre Amadou Oury Bah pourrait servir de base de processus d’apaisement et de normalisation de la vie sociopolitique de notre pays », estime le leader du BAG.

Selon lui, le clivage politique « exacerbé conduit toujours » à la radicalisation générale de la société, à l’éruption de violences et des dégâts. Or, le bled « est à la croisée des chemins, il peut basculer » à tout moment. Son « pacte n’est pas une simple concession politique, mais l’expression de notre désir collectif d’un avenir meilleur où l’esprit de résilience et d’unité triomphera de l’adversité. Ayons des exigences pragmatiques, œuvrons plutôt à la réussite de la Transition qu’à la chute du CNRD, sinon, nous risquerons de subir le pire », prévient-il.

Abdoulaye Sadio Barry invite le populo au boulot, à démontrer que le bled est « fort et résilient, déterminé à renaître de ses cendres et à reprendre sa la place » sur la scène internationale. « Rallumons la flamme de l’espoir et de la détermination qui a toujours été au cœur de notre nation. »

« La junte n’est pas la solution »

Le leader du BAG note des « risques sérieux » de glissement du calendrier de la Transition et redoute ainsi une confrontation entre la junte et les Forces vives de Guinée qui rejettent toute idée de report dudit calendrier. « Le CNRD n’est pas la solution pour éviter la Guinée le chaos ou la souffrance, mais il ne peut y avoir une solution sans le CNRD. Il faut aller au dialogue afin de se tirer de l’impasse. Le précédent dialogue était une sorte de mise en scène, même le CNRD ne prenait pas au sérieux les participants, sinon il aurait mis en œuvre leurs recommandations », se moque Abdoulaye Sadio Barry, qui déclare que la Guinée doit tout faire pour éviter un autre 28 septembre. Et d’exhorter le populo à la paix, à l’union et à mettre faim aux manifs sporadiques à Cona-cris.

Yaya Doumbouya