Le 8 juin, à son siège de Commandayah, l’UFDG a tenu son assemblée générale hebdomadaire. Au menu, la crise du carburant ‘’pourri’’, l’évaluation annoncée des partis politiques. Fodé Oussou Fofana a dirigé la messe.
Depuis maintenant une semaine, les automobilistes se plaignent de pannes récurrentes qui seraient dues à l’utilisation d’un carburant de mauvaise qualité. Bien d’engins roulants ont été convoyés au garage. Officiellement, le gouvernement n’a pas encore réagi, officieusement, des responsables de la SONAP (Société nationale du pétrole) et ceux d’autres secteurs liés à l’acquisition et à la distribution des produits pétroliers en Guinée auraient été auditionnés à la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie. Fodé Oussou Fofana, le vice-président de l’UFDG, lui, demande des comptes aux autorités de la transition : « On nous envoie du mauvais carburant, combien de véhicules sont dans les garages à cause de carburant pourri ? Qu’on nous montre les responsables de cette situation. Si on ne peut pas connaître ce qui s’est passé à Coronthie, qu’on nous dise au moins celui qui a importé ce carburant-là, parce que s’il s’est retrouvé en Guinée sur commande de quelqu’un.» Mais le vice-président ne se fait pas d’illusions. Il pense que les responsables de cette situation sont intouchables : « Je suis plutôt convaincu qu’il n’y aura pas de justice. Si celui qui a commandé ce carburant est intouchable, on n’en parlera plus… C’est l’occasion de prouver que la justice est vraiment la boussole. »
Alors que les acteurs politiques et sociaux cherchent à unir leurs forces pour contraindre le CNRD à respecter ses engagements de rendre le pouvoir au plus tard à la fin 2024, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation annonce une évaluation des partis politiques. Fodé Oussou Fofana accuse le chef de département, Ibrahima Kalil Condé, de manquer de travail : « Est-ce qu’on veut travailler au MATD ? Au lieu d’organiser les élections, on remplace les élus locaux par des amis… Un autre Condé (Mory, ndlr) avait déjà fait ce travail, le rapport dort dans les tiroirs du MATD. C’est ce ministère qui délivre les agréments, et pour exister, un parti politique est obligé d’envoyer ses statuts, de montrer son siège, la composition de son bureau exécutif. La vérité est que leur fichier n’est pas à jour, ils ne connaissent pas le nombre de partis politiques qui existent, ils veulent le réactualiser…»
Pourtant, il craint que cette évaluation ne soit utilisée pour éteindre des partis politiques gênants.
Yacine Diallo