L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a repris ses assemblées générales hebdomadaires le 29 juin. Kalémodou Yansané qui a présidé la séance, s’en est pris aux autorités de la transition pour leur gestion jugée catastrophique du courant électrique.
Le Premier ministre Bah Oury l’a dit le 27 juin, il n’y aura plus d’électricité en Guinée comme avant le 5 septembre 2021. Il accuse le changement climatique, le manque d’eau dans les barrages hydroélectriques et les pannes répétitives de certaines centrales thermiques pour justifier la nouvelle donne. La société Electricité de Guinée (EDG) s’y est engouffrée pour annoncer aux consommateurs qu’elle procède, à partir du 28 juin, à des délestages alternés entre 18h et 00h du matin, un jour sur deux. Ces arguments sont loin de convaincre les populations qui, au contraire, pensent que les dirigeants sont en train de se jouer d’eux. A l’assemblée générale de l’UFDG ce 29 juin, Kalémodou Yansané, vice-président de l’UFDG, a dénoncé un mensonge d’Etat : « Nous sommes pleinement dans la période des grandes pluies. Il n’y a plus d’excuses pour le problème d’eau dans les barrages. On nous disait qu’il n’y avait pas d’électricité, parce qu’il n’y avait pas d’eau. Cela ne tient plus. » Selon lui, les autorités de la transition, l’énergie produite par les barrages se perd dans son transport : « Les batteries des barrages (Garafiri, Kaléta, Souapiti) sont toutes situées sur le fleuve Konkouré. L’eau utilisée par Garafiri est celle qui est utilisée par les autres barrages. Ce n’est pas un problème d’eau, mais sûrement le transport de l’énergie produite. Les installations ne peuvent sûrement pas transporter à la fois les énergies de Kaléta et de Souapiti », croit savoir Kalémodou.
L’ex député fustige également la gestion des centrales thermiques qui, pour lui, manque de rigueur : «Nous avons plein de centrales thermiques. La plus récente est à la Tannerie. Nous avons examiné ce projet à l’Assemblée nationale. Les installations sont neuves, mais cette centrale ne produit pratiquement plus. On a appris que le mazout fourni est de mauvaise qualité. Il a impacté les installations. Où sont les coupables ? Le problème d’énergie ne sera pas réglé tant qu’on ne sanctionne pas les coupables. Mais si ceux qui doivent sanctionner sont les coupables, comment sanctionner ?» Le Premier ministre a peut-être une réponse.
Yacine Diallo