Une évasion spectaculaire a secoué la maison d’arrêt et de correction de Fria le 10 juin. Pas moins de 26 des 30 bagnards de la prison de ce buisson se sont volatilisés dans la nature. Ils auraient profité « d’un moment d’inattention des gardes pénitentiaires », pour s’éclipser.

Aux environs de 11heures, les prisonniers ont profité de leur bain de soleil pour défoncer le cadenas de la porte arrière de la cour de la maison d’arrêt. Les gardes pénitentiaires, en « sous-effectif et distraits» n’auraient  pas remarqué leur évasion, permettant aux détenus de s’échapper en nombre.

David Camara, le régisseur de la maison d’arrêt et de correction de Fria, a exprimé son désarroi face à l’incident. « J’étais chez moi, en venant à la maison d’arrêt, j’ai appris que les détenus étaient en train de fuir. J’étais troublé, je n’en revenais pas. Je suis entré dans la cour et je n’ai trouvé personne. Sur les 30 détenus enregistrés, 26 ont pu s’évader, en cassant le cadenas du portillon de l’arrière de la cour, sans que les gardes pénitentiaires en poste ne s’en rendent compte, » a-t-il déclaré.

« Retrouver les évadés »

Suite à cette évasion, des mesures ont été prises pour retrouver les fugitifs. Le commandant du camp militaire de Fria, Liman Sylla, a ordonné la mise en place de barrages et de patrouilles mixtes composés de flics, pandores et bidasses. « Dès que j’ai été informé de l’évasion, j’ai aussitôt ordonné la mise en place des barrages et des patrouilles mixtes pour rechercher les évadés. Aux environs de 21h, mes hommes m’ont informé qu’un des évadés avait été arrêté au quartier américain, situé à Katourou 3. À 23 heures, deux autres ont été arrêtés à Adama-Soria, un secteur du quartier Tabossy, derrière l’usine. Ils sont actuellement à la maison d’arrêt de Fria, » a-t-il indiqué. Liman Sylla a exhorté le populo à coopérer avec les farces de l’ordre, pour « faciliter l’arrestation » des bagnards encore en fuite.

Réaction du juge de paix

Le 11 juin, le juge de paix de Fria, Abdoul Aziz Diallo, a confirmé les faits. «J’ai reçu l’appel du régisseur de la prison civile m’annonçant qu’il y a effectivement eu évasion. Nous nous sommes rendus sur place, pour constater les faits. Les présumés évadés sont dans la nature. Pour le moment, je ne peux dire avec exactitude le nombre, j’attends le rapport du régisseur pour définir le nombre exact », a confié le juge, qui a ajouté que les agents pénitentiaires de garde au moment de l’évasion « ont été arrêtés pour négligence ». « On ne peut pas comprendre qu’à cette heure, en plein jour, les agents ne puissent pas surveiller les prisonniers correctement. Je leur ai toujours dit de les faire sortir en petits groupes, de 3 à 5 détenus. Malheureusement, il y avait une petite porte par derrière. C’est par elle qu’ils sont partis », a précisé le magistrat.

Les recherches se poursuivent pour retrouver les 23 prisonniers, encore en cavale. Les autorités appellent à la vigilance et à la collaboration de tous, pour assurer leur capture rapide. Selon des observateurs, cette évasion met en lumière les failles sécuritaires de la maison d’arrêt de Fria. La population s’interroge sur la gestion et la surveillance des détenus.

Abdoulaye Bah