Un pays en deuil
C’est avec tristesse que nous apprenons la disparition du Général Sadiba Koulibaly, éminent soldat, récemment diplomate et figure de proue du CNRD depuis le début. Sa perte soudaine plonge la Guinée dans un profond émoi et suscite de nombreuses interrogations.
Hommage à un militaire d’exception
Le Général Koulibaly était un homme de valeur, reconnu et respecté pour son patriotisme, son engagement et son sens du devoir. Ses positions tranchantes et directes ont dû cliver, mais il a marqué de son empreinte l’histoire récente de la Guinée, en tant que Chef d’état-major des armées et ambassadeur à Cuba. Son décès représente une perte immense pour les Forces de Défense et de Sécurité ainsi que la Nation entière.
Opacité et interrogations
Les circonstances entourant le décès du Général Koulibaly soulèvent de nombreuses questions. La rapidité des événements et le manque de transparence suscitent des inquiétudes légitimes. Le communiqué de la justice militaire suscite plusieurs questions : quelle était la santé du général, le stress évoqué résulte-t-il de ses conditions d’interrogation ou de détention ? A-t-il eu accès à un médecin ? Pourquoi l’annonce du décès survient-elle 48h après le décès ?
Il est crucial que la lumière soit faite sur les causes de sa disparition et que les responsabilités soient établies. Pour rappel, un autre cas interroge les guinéens : où se trouve le Colonel Pivi, qui réussit à s’évader de la maison centrale de Conakry en plein procès du massacre du 28 septembre 2009 et dont la tête est mise à prix ?
Appel à la justice et à la Vérité
En cette période de deuil national, nous exprimons nos plus sincères condoléances à la famille du Général Koulibaly, à ses proches et à l’ensemble des forces armées guinéennes. Au vu des circonstances, une autopsie devrait s’effectuer et les conclusions remises à son avocat. Il y va du crédit (écorné) de la « boussole de la justice » du CNRD – dont l’ancien deuxième responsable vient de périr.
Pour une transition apaisée
La disparition du Général Koulibaly intervient à un moment crucial de la transition. Elle fait suite à de nombreuses autres victimes, anonymes ou célèbres – qui, toutes, méritent justice, sans omettre le soutien dont leurs familles doivent bénéficier. Ce décès ne doit pas fragiliser le retour à la normalité démocratique. Nous exhortons la justice militaire et le CRND à faire honneur aux valeurs de l’armée afin que vérité et justice apaisent les tensions et conduisent la Nation vers la poursuite sereine d’une transition dont l’échéance est le 31 décembre 2024.
Construire l’avenir sur la Vérité
Plus que jamais, la Guinée a besoin de paix, d’unité et de justice. L’institution militaire protège la Nation et ses citoyens – c’est pourquoi la disparition d’un haut gradé ayant assumé des fonctions politiques de premier plan au sein du CNRD préoccupe. Pour lui comme pour toutes les victimes, pour la Guinée, fondons la cohésion du pays sur le respect rigoureux des valeurs de notre république : travail, justice, solidarité.
Déclaration n°10 de La Nouvelle Donne