Jeudi 27 juin, le quartier Terset, dans la commune urbaine de Dubreka située à environ 50 kilomètres de Conakry a été le théâtre d’un drame effroyable. Un incendie s’est déclaré dans une habitation aux environs de 4h du matin. Alphonse Cécé Séko Honomou et cinq membres de sa famille dont une fillette de trois ans ont perdu la vie.
L’incendie s’est produit dans le secteur Yeguiyah. Selon les témoins, un anti-moustique allumé près d’une armoire serait à l’origine du sinistre. Le dispositif qui aurait brûlé jusqu’à un certain niveau s’est déséquilibré et est tombé sur un fauteuil. Le feu est parti de là et a rapidement pris de l’ampleur. Une moto à essence était stationnée à l’intérieur de la maison, ce qui aurait aggraver la situation.
Le brasier a quasiment tout ravasé dans la maison de Alphonse Cécé Séko Honomou, frigoriste de 65 ans. Son épouse Fanta Camara, 45 ans ; Khadija Camara, nouvelle mariée à un ami de la famille ; Lucie Koivogui ; Aminata Sylla ; Fanta Koivogui de trois ans, ces amis et membre de la famille de Cécé Séko ont été calcinés à l’intérieur. Le procureur près le Tribunal de première instance de Dubréka, Mamoudou Camara a ordonné l’envoi des sapeurs-pompiers et de la Croix-Rouge pour gérer la situation. Il a confirmé que les corps étaient entièrement calcinés et que l’anti-moustique était à l’origine de l’incendie.
Horreur et émotions
Sékou Traoré, voisin des victimes a tenté de les porter secours en vain : « Nous sommes arrivés vers 6 heures du matin. La maison était pratiquement inaccessible à cause de l’intensité du feu. Nous avons entendu des cris de survivants, mais il était impossible d’entrer. Malheureusement, six personnes sont décédées et la maison a été entièrement détruite.» Selon lui, à l’arrivée des sapeurs-pompiers, le feu était presque maîtrisé grâce aux efforts conjoints des habitants du quartier, qui n’auront pas suffit à sauver des vies. Son récit a été confirmé par les agents de sécurité sur les lieux.
Rescapé de l’incendie Yuyu Konomou inconsolable a vécu l’horreur. Ses parents sont morts sous ses yeux. Il a été réveillé vers 4 heures du matin par son jeune frère. Sous le choc, il en narre : « J’ai entendu des cris venant de la grande maison. Le feu était trop fort. Avec les voisins, on a essayé de casser portes et fenêtres, sans y parvenir. On a versé de l’eau, ça n’a pas marché. Les murs très solides étaient incassables. Nous avons cassé la fenêtre de la chambre des parents, mais ils ne pouvaient plus sortir paralysés par la fumée. La fumée était trop épaisse et la jeune fille a été tuée par un débris tombé du toit. Nous avons tout essayé jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cris. » Il dit être victime d’une situation « horrible et terrifiant», pour lui et son jeune frère.
Foromo Konomou, frère du défunt a lancé un cri de cœur au nom de la famille des victimes : « Alphonse Cécé Séko Honomou était notre soutien. Comment allons-nous survivre sans lui ? Nous demandons l’aide du gouvernement et des personnes de bonne volonté pour soutenir les deux enfants qu’il a laissé derrière lui », a-t-il plaidé les larmes aux yeux.
Abdoulaye Pellel Bah