Le mardi 25 juin, Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), a comparu devant le jury disciplinaire de la Confédération africaine de football (CAF). Il est accusé de trucage de matches et risque d’être suspendu à vie s’il n’arrive pas à prouver son innocence.
Les accusations contre l’ex-star de Barcelone et des Lions indomptables du Cameroun découlent de la fuite d’un enregistrement téléphonique compromettant impliquant Valentin Nkwain, président du club, Victoria FC, champion en titre du Cameroun. Cet enregistrement laisse entendre les deux hommes discuter de la promotion arrangée de l’équipe de Victoria FC, évoluant en Elite Two (deuxième division camerounaise), vers l’Elite One.
À la suite de la fuite de l’audio, les acteurs du championnat local ont alerté la CAF, qui a ouvert une enquête pour trucage de matches. Cette situation a mis le patron de la Fécafoot sous les projecteurs, non pas pour ses exploits sportifs, mais pour des allégations de corruption qui pourraient ternir son héritage à jamais.
Sanctions sévères en perspective
Si les accusations sont avérées, Samuel Eto’o risque des sanctions sévères. A cet effet, l’article 154 du code disciplinaire de la CAF stipule que « toute personne qui conspire pour fausser le résultat d’un match d’une manière incompatible avec l’éthique sportive sera sanctionnée d’une suspension de match et d’une amende minimale de dix mille USD (10 000$). L’instance juridique prononcera également une interdiction d’exercer toute activité liée au football : dans les cas graves, cette sanction s’appliquera à vie. »
Dans le même contexte, l’article 20 alinéa 1 du code disciplinaire de la FIFA souligne que « toute personne qui influence ou manipule illégalement – directement ou indirectement, par exécution ou omission d’un acte – le déroulement, le résultat ou tout autre aspect d’un match et/ou d’une compétition – ou qui conspire ou tente de le faire par quelque moyen que ce soit – est sanctionnée d’une interdiction d’au moins cinq ans d’exercer toute activité relative au football, ainsi que d’une amende d’au moins 100 000 francs Suisse. Dans les cas graves, l’interdiction d’exercer toute activité relative au football est prononcée pour une durée plus longue voire à vie. »
Position sans équivoque de la CAF
L’eau a cessé de couler sous le pont entre la Confédération et Samuel Eto’o depuis plusieurs mois. Le président de la CAF, Patrice Motsepe a clairement indiqué que Samuel Eto’o ne bénéficierait d’aucun traitement de faveur en cas de culpabilité. « Personne, à commencer par moi, n’est au-dessus de la loi », a-t-il déclaré fin avril, soulignant la détermination de l’instance dirigeante du football africain à faire respecter les règles d’intégrité dans le sport.
Pour Samuel Eto’o, l’enjeu est considérable : son héritage sportif et sa carrière administrative sont en jeu, et une condamnation pourrait avoir des répercussions durables sur son avenir dans le monde du football.
Abdoulaye Bah