Le 8 juillet, il a été examiné et adopté par le Conseil national de la Transition (CNT) la ratification de l’accord portant sur le financement du Projet d’amélioration de l’accès à l’électricité en Guinée-Forestière (PAAEG-F), par l’Agence française de développement (AFD). Cinquante-cinq des 81 conseillers ont répondu présent à la plénière.

L’accord initié par le ministère de l’Économie et des finances a fait l’objet d’études minutieuses tout au long du mois de juin, en commissions et inter-commissions de l’organe législatif transitoire. Le rapport de la Commission du plan, des affaires financières et du contrôle budgétaire, présenté par le rapporteur général de l’institution, N’Gouamou Fabara Koné, souligne que le projet s’inscrit dans le cadre du Programme national d’amélioration de l’accès à l’électricité à moindre coût, dans le cadre de la vision « accès universel à l’électricité d’ici 2030 ». Il stipule que le financement de ce projet permettra d’électrifier un total de 121 localités dans les préfectures de N”Zérékoré et Yomou, y compris la sous-préfecture de Diécké, où est implantée l’unité agro-industrielle SOGUIPA. Ce qui réduirait significativement les charges d’exploitation de cette entreprise, apportera un « soutien majeur » à l’antenne de la région forestière d’EDG (Électricité de Guinée) et améliorera l’accès aux services énergétiques pour les populations urbaines et rurales.

N’Gouamou Fabara Koné a précisé que le projet inclut l’appui institutionnel et la préparation de nouveaux projets, notamment les études pour de nouvelles localités. S’y ajoutent « le volet éclairage public et la sensibilisation des usagers aux bonnes pratiques liées à l’utilisation de l’électricité. » Fabara Koné de souligner que le projet prévoit aussi l’interconnexion Guinée-Mali via le poste de N’Zérékoré, et l’installation d’éclairage public.

Un financement substantiel

L’accord de financement consenti par l’AFD à la République de Guinée s’élève à soixante millions d’euros, sur une durée d’environ vingt ans, y compris un différé d’amortissement de sept ans. Le prêt sera amorti sur treize ans, avec des versements semestriels égaux. La répartition des fonds se fait comme suit : construction des réseaux moyenne tension et basse tension 51,7 millions d’euros ; Ingénieur-conseil et gestion du projet 3,7 millions d’euros ; Renforcement EDG Guinée-Forestière pour un million d’euros ; les audits et la communication 600 mille euros. 

Débats et recommandations

Au CNT, les travaux en commission et en inter-commissions ont soulevé plusieurs interrogations, notamment sur le délestage dans la fourniture d’électricité ; la capacité de production actuelle des principaux barrages (Garafiri, Kaléta, Amaria et Souapiti) ; la date de démarrage des travaux du projet ; et la stratégie de décaissement des fonds. Les conseillers ont aussi discuté des critères de choix des localités à électrifier ; les enveloppes destinées à l’acheminement et à la promotion des énergies vertes ; la situation des centrales thermiques ; du projet Tombo 3 porté par un opérateur privé et sur la situation du barrage de Zébéla.

À l’issue des débats, les conseillers nationaux ont formulé dix recommandations. Au regard de l’impact négatif des activités anthropiques qui affectent la pluviométrie avec pour conséquence l’insuffisance d’eau dans les principaux barrages hydroélectrique, le CNT exhorte : au Gouvernement de prendre des dispositions fortes, pour protéger les bassins versants ; invite le gouvernement à envisager dans la mesure du possible, la privatisation du secteur de l’électricité ; prendre des dispositions idoines pour assurer une meilleure gestion des ressources financières du projet ; mobiliser à temps et assurer le paiement de la contrepartie guinéenne pour toute indemnisation éventuelle des populations impactées; faire respecter les normes environnementales et sociales ; assainir le secteur d’EDG et  renforcer ses capacités en matière de communication et de sensibilisation d’une manière générale.

Abdoulaye Bah