A cause des couacs enregistrés lors des épreuves du Certificat d’études élémentaires (CEE), Mohamed Bangoura, le chargé de communication du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (Slecg), invite le ministre Jean-Paul Cedy à rendre son tablier. Idem à l’Inspecteur général de l’éducation, Morlaye Yattara.
Les résultats définitifs de l’examen d’entrée au collège ont été proclamés le 21 juillet. Deux jours auraient suffi au département pour recorriger les copies des candidats de Kaloum, Ratoma, Matoto, Faranah, Fria et Forécariah, où le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation aurait décelé des sur notations et sous notations.
Une semaine après la publication des résultats partiels du CEE avec un taux de réussite de 63,22% dont 28,69% de filles, les résultats globaux nationaux ont été publiés. Le taux global d’admission est de 62,36% dont 61,70% de filles. Le Service de Communication du ministère avait précisé que l’opération de re-correction vise à respecter de manière « scrupuleuse le barème de notation, pour empêcher que les meilleurs ne se retrouvent au bas de l’échelle de façon injuste. »
Joint au téléphone le 22 juillet, Mohamed Bangoura, le chargé de la Communication du Slecg insinue que les copies des trois préfectures n’ont pas été réexaminées. Il fustige la différence entre les résultats partiels et les résultats globaux de l’examen. « C’est une humiliation ! Et, c’est expressément fait de réduire le pourcentage de l’admission à plus de 0,86%, afin de justifier la re-correction des copies des communes de Kaloum, Ratoma et Matoto. Quand on sait que les copies des préfectures de Fria, Forécariah et Faranah n’ont pas été recorrigées, le ministère n’a pas daigné expliquer cela aux élèves et aux parents d’élèves. C’est une honte ! Le ministre Jean-Paul Cedy et l’inspecteur général de l’Education Morlaye Yattara n’ont pas été à la hauteur », affirme le syndicaliste qui invite Cedy Yattara, au « nom de l’honneur et de la dignité humaine », à démissionner de leurs postes. Mohamed Bangoura confie avoir « constaté avec amertume » que le taux d’admission de la commune de Matoto « 89% a été amputé de 30%, pour justifier la re-correction des copies. C’est une faute grave qui aurait entraîné la démission du ministre Jean-Paul Cedy et de l’inspecteur général de l’Education Morlaye Yattara. »
« La première correction avait été bâclée »
Au téléphone le 22 juillet, Pépé Michel Balamou, le secrétaire général du Syndicat national de l’éducation, SNE, membre de la Commission re-correction, rappelle que la publication à deux temps des résultats du CEE a suscité des débats, « c’est inédit. » Elle a « sûrement causé de stress aux élèves et aux parents d’élèves. Nonobstant cette observation critique de la situation, nous pensons que le résultat est concluant. »
Toutefois, le syndicaliste admet que la première correction « avait été bâclée. » Des copies des épreuves de Calcul-écrit et Dictée-questions des communes de Matoto, Kaloum et Ratoma « prouvent que la correction a été mal exécutée. Il y a eu des copies surnotées, d’autres sous-notées. C’était un travail bâclé qui ternit l’image de l’enseignement », affirme-t-il. Même qu’il avait exhorté les enseignants engagés pour la re-correction à la « responsabilité sociale et à la conscience professionnelle », à bien réexaminer les copies.
Yaya Doumbouya