Le mardi 16 juillet, avant la séance d’entraînement, le sélectionneur Kaba Diawara a annoncé à Naby Keita qu’il serait le porte-drapeau de la délégation guinéenne lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024. Cette décision met en lumière la stature de Keita, figure emblématique du football guinéen.
La décision a été prise lundi, lorsque le président de la Fédération Guinéenne de Football, Aboubacar Sampil a été informé par le Comité Olympique que le porte-drapeau guinéen devrait être un footballeur. En appelant son sélectionneur le soir même, le nom de Naby Keita s’est imposé naturellement. « Ce ne pouvait être que Naby Keita », raconte Kaba Diawara pour Afrik-Foot. « Un joueur qui est là depuis plus de 10 ans, qui a toujours été exemplaire avec la sélection. Venant même de Liverpool lorsqu’il était diminué et que son club le poussait au forfait. Le football en Guinée, c’est Naby. Cet honneur ne pouvait revenir qu’à lui. »
Dans ces Jeux Olympiques où le football semble être relégué au second plan, même pour l’équipe de France masculine privée de Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, la nouvelle a du poids. Malgré les nombreux forfaits dans ce tournoi, Naby Keita n’a pas hésité à s’engager pleinement pour participer. « À partir de sa suspension par le Werder Brême en avril, il n’a cessé de s’entraîner pour se maintenir en forme en vue de ce tournoi olympique », confirme son sélectionneur. « J’ai vu lors des exercices physiques qu’il était très affûté. Ces dernières saisons, souvent, on était obligé de l’épargner un peu dans les séances d’entraînement de la sélection car il avait des soucis physiques. Là, il a mis un point d’honneur à faire tous les exercices devant les jeunes. »
Kaba Diawara avait informé Naby Keita dès début mai, après la qualification contre l’Indonésie, qu’il comptait sur lui pour les Jeux de Paris. Dans cette compétition où les équipes U23 peuvent être renforcées par trois joueurs plus âgés, le profil de Keita est vite apparu indispensable. Sa motivation, ancrée depuis ses débuts à Kaloum, l’a poussé à rejoindre directement le stage à Deauville en Normandie, sans passer par Brême, son club actuel.
Cependant, la cérémonie d’ouverture, prévue sur la Seine à Paris, la veille du deuxième match de la Guinée contre la France à Nice, pose des défis logistiques pour le Syli National. « La cérémonie d’ouverture est la veille de notre deuxième match à Nice contre la France ! Mais c’est trop important. Naby fera l’aller-retour à Paris et jouera le lendemain », assure Kaba Diawara.
Abdoulaye Bah