A l’issue de son Assemblée générale tenue à la Cour d’Appel de Conakry ce mardi 16 juillet, le Barreau de Guinée décide de boycotter totalement toutes les audiences dans les cours et tribunaux sur toute l’étendue du territoire national à compter de ce jour. Les avocats envisagent aussi de porter plainte contre X, pour enlèvement, séquestration, torture et traitement dégradant.
Maître Faya Gabriel Kamano, porte-parole du barreau, précise que le cours des événements pourrait changer, si les personnes détenues illégalement sont présentées devant un juge. Selon lui cette décision du Barreau est liée au fait que ces derniers temps des citoyens sont victimes d’arrestation et de détention arbitraires. Il précise que, souvent, les citoyens sont arrêtés par des gens encagoulés, sans convocation et qui ne sont munis d’aucun mandat de justice. « Lorsqu’ils sont interpellés, les citoyens sont gardés au secret sans possibilité pour eux d’avoir accès à leurs avocats et à leurs parents. Le pire de tout cela, il y en a qui sont bénéficiaires de décision de justice qui a ordonné leur libération, mais nonobstant tout, ils continuent à être gardés au secret sans possibilité pour eux de rencontrer leurs avocats. Aujourd’hui, nul n’est au-dessus de tout ça. Nous avons rappelé dans nos différentes déclarations que nul ne peut denier aux pouvoirs publics d’interpeller un citoyen, lorsqu’il y a des raisons plausibles de l’interpeller. Mais toute interpellation, toute détention doit être encadrée par les formes prescrites par la loi. Notamment, par le code de procédure pénale. C’est pourquoi, nous avons dit que le barreau doit dénoncer cette situation ».
Se basant sur l’article 7 de la loi portant organisation de la profession d’avocat en Guinée, le Barreau portera plainte contre x pour séquestration, enlèvement, torture, traitement dégradant. Des faits qui pourraient constituer des crimes contre l’humanité.
Rappelons que Foniké Menguè et Billo Bah, deux responsables du FNDC, ont été arrêtés dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10 juillet à Commandanah, par des agents encagoulés. Depuis leur arrestation, ni leurs proches ni leurs avocats ne savent où ils sont détenus.
Ibn Adama