L’ex-parti au pouvoir craint que le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) confisque le pouvoir aux civils. Le Rpg arc-en-ciel invite les autres partis, y compris les alliés de la junte, à l’union, pour front commun contre les velléités des militaires.
La sortie médiatique d’Ousmane Gaoual Diallo, le ministre des Transports et porte-parole du gouvernement, sur la prolongation de la Transition, ulcère les membres du bureau politique national du Rpg arc-en-ciel. A l’assemblée générale hebdomadaire du 27 juillet à Gbessia, Marc Yombouno, a déclaré que la gestion de la Transition « doit inquiéter » tout le monde, pas que les Forces vives de Guinée ou l’Union sacrée. « Tout leader politique doit s’inquiéter, puisque ce sont seuls les partis politiques qui sont habilités à accéder légalement au pouvoir en République de Guinée. Mais, si des idées commencent à émerger pour réduire les partis politiques au plus bas niveau, il faut s’en inquiéter », introduit Yombouno, ex-ministre du Commerce sous Alpha Condé. Il exhorte tous les partis politiques, y compris alliés de la junte, à l’union, pour le retour à l’ordre constitutionnel. « Quand vous accompagnez quelqu’un et que vous ne savez pas où vous allez, il faudra s’arrêter et demander où allons-nous ? Le Rpg arc-en-ciel l’a fait depuis longtemps. Ousmane Gaoual Diallo dit que la Transition n’a pas de fin, n’a pas de calendrier et qu’ils ne sont pas inscrits dans le temps. Pourtant, toutes les actions sont inscrites dans le temps, même celles de Dieu : création des Cieux, de la Terre, les jours de la semaine. Mais, si vous, une créature de Dieu, vous dites que vos actions ne sont pas inscrites dans le temps, c’est grave. C’est ce que vous imaginez la nuit, que vous appliquez le matin », fustige-t-il.
Le bureau politique du RPG demande aux autorités de la Transition de clarifier la durée de la Transition, communiquer les étapes réalisables avant le « 31 décembre prochain, la fin de la transition. » Marc Yombouno rappelle qu’il n’est pas tard pour mieux faire. « On peut organiser les élections en 90 jours, s’il y a une bonne volonté », souligne-t-il.
Retour des « erreurs du passé… »
La disparition depuis le 9 juillet d’Oumar Sylla dit Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah, responsables du Front national pour la défense de la Constitution, s’est invitée dans les débats. Marc Yombouno soutient que le ministre Ousmane Gaoual Diallo a heurté les familles dans sa communication du 25 juillet. « Si on parle au nom du peuple, il faut tourner sa langue sept fois avant de parler. Mais, tel n’a pas été le cas. Nous constatons que chaque fois qu’il parle, ce sont des dégâts, c’est le feu, tout le monde gronde. Nous demandons que ça cesse. La sagesse n’est pas une question d’âge, c’est une question de croyance en Dieu. »
Pour M. Yombouno, on ne doit pas minimiser l’inquiétude d’une partie de la population, les autorités devraient donner des informations claires aux Guinéens sur la disparition de deux activistes de la société civile. « On ne corrige plus les erreurs du passé, on nous ramène aux difficultés de l’Antiquité », conclut l’ancien ministre du Commerce.
Yaya Doumbouya