Alors que le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation menace de sévir contre les partis politiques non en règle, l’Union des forces démocratiques de Guinée, lui, dit ne pas être concerné. Le parti estime avoir réussi haut la main le test.
Pour, dit-il, assainir l’échiquier politique guinéen, le MATD a lancé le 19 juin dernier, un nouveau processus d’évaluation des partis politiques. Il a rendu publics les résultats le 18 juillet. A l’occasion, le chef du département, le général à la retraite, Ibrahima Kalil Condé, a laissé entendre que les partis politiques se créent en Guinée « par copinage ». Il menace de sévir contre toute formation politique qui ne respecte pas les règles. Si certains partis politiques voient en cette stratégie un moyen pour le CNRD d’éliminer des politiques gênants, Fodé Oussou Fofana, à l’assemblée générale de l’UFDG le 20 juillet, a estimé qu’une telle méthode ne pourrait toucher son parti : « On nous parle de partis politiques dont les sièges sont dans des annexes, restaurants… L’UFDG est un grand parti, il n’a aucun problème. Nous avons tout ce qu’il faut : le siège, le compte bancaire, les fondateurs… S’ils ont des questions de compréhension, nous sommes prêts à répondre, mais nous ne sommes concernés ni par les sièges-restaurants ni par les sièges-annexes. Nous sommes le plus grand parti politique de la Guinée… Si cette évaluation permet de savoir qui est qui, c’est une bonne chose. Mais le MATD connaît tout cela. »
Le vice-président de l’UFDG n’a cependant pas aimé que le ministre du MATD qualifie les partis politiques de partis « ethniques ». Selon lui, les arguments qu’Ibrahima Kalil Condé avance pour justifier son affirmation pourraient être utilisés pour flétrir la gouvernance CNRD : « S’il dit que les partis politiques font la promotion identitaire, de l’ethnie, nous ne nous sentons pas concernés. Le ministre doit faire très attention, l’essentiel, c’est d’être Guinéen. Ce pays a souffert de tels discours, il faut faire très attention. A l’UFDG, notre seul critère, c’est d’être Guinéen. Si on dit que tel parti politique est peul, tel autre est malinké ? Si on entre dans ce débat, les Guinéens peuvent demander au ministre combien de malinkés il y a au MATD, au gouvernement ; combien de malinkés il y a comme préfets ; combien il y a de malinkés dans les postes de décision ? On n’a pas besoin de tels calculs. »
Fodé Oussou Fofana demande au Gouvernement d’en finir avec ces évaluations et de préparer les élections et le retour des civils au pouvoir. Vaste programme !
Yacine Diallo