A l’assemblée générale hebdomadaire du Rpg arc-en-ciel le samedi 13 juillet à Gbessia, Marc Yombouno, du bureau politique, a appelé tous les religieux à prendre position par rapport à la gestion « unilatérale » de la transition. Il a fustigé la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour avoir applaudi le déroulement de la transition.  

Le 3 mai à Boffa, les évêques de la Conférence épiscopale de Guinée (CEG), à l’issue de la seconde session ordinaire de l’année pastorale 2023-2024, ont invité la junte à clarifier « d’urgence le calendrier de la transition, avec son programme, sa stratégie et ses objectifs. » Les évêques ont, entre autres, dénoncé la pénurie d’électricité et de l’eau, ainsi que la cherté de la vie. « Les évêques ont déclaré qu’aucun Guinéen ne doit rester en prison, dans le cadre du retour à l’ordre constitutionnel et que tout le monde doit être autour de la table pour dialoguer. Nous remercions les évêques et nous demandons à toutes les autres confessions religieuses de faire la même chose. Un homme de Dieu n’a peur que de Dieu, la boussole de l’homme de Dieu c’est le Coran, c’est la Bible », déclare Marc Yombouno. Il invite l’église anglicane, l’église protestante et la ligue islamique à emboiter le pas aux évêques de la CEG.

Pour Marc Yombouno, quand la nation est en péril, il faut que ses composantes s’expriment, notamment les religieux. « Qu’ils disent la vérité à chacun ! Personne n’est Dieu sur terre, mais les religieux sont les représentants de Dieu sur terre. Actuellement, même les gens qui ont soutenu la junte au départ reconnaissent s’être trompés. »

L’ancien ministre du Commerce d’Alpha Condé accuse Ousmane Gaoual Diallo, le ministre des Transports et porte-parole du gouvernement, de semer la mauvaise graine dans la gouvernance du Comité national du rassemblement pour le développement, CNRD. Dans la conduite de la transition, Marc Yombouno y perçoit « un jeu d’intérêts » qui impliquerait des personnalités, des Etats et des organisations, telles la France, la Cédéao. 

Piques à la Cédéao

A la faveur du 65ème sommet ordinaire de la Cédéao, le 7 juillet à Abuja, la Conférence des chefs d’Etat s’est félicitée des « progrès réalisés, parmi lesquels la tenue prévue d’un référendum constitutionnel en 2024 » en Guinée. Un jugement qui irrite les membres du bureau politique national du Rpg arc-en-ciel. « Nous ne sommes pas d’accord avec la Cédéao qui estime que la transition se déroule bien en Guinée. Sur quelle base la Cédéao affirme cela, alors qu’aucun des dix points du chronogramme n’a été réalisé ? Où est le projet de constitution promu en mars dernier par le président du Conseil national de la Transition, Dansa Kourouma ? En lieu et place, il nous présente des séances de sport à l’esplanade du Palais, comme actes patriotiques. On ne voit aucune visibilité », regrette l’ancien ministre du Commerce. Et d’interpeller la Cédéao d’exiger au CNRD de rendre inclusive la transition, de libérer tous les détenus politiques et d’organiser le retour des exilés de tous bords. Gageons que Marc Yombouno ne prêche pas dans le désert.

Yaya Doumbouya