Outre les inondations et leur cortège de dégâts matériels et parfois humains, les grandes pluies du mois de juillet à Cona-cris bloquent l’entrée principale du Centre médical communal de Ratoma. Pour y accéder, il faut faire le tour de l’hôpital et ce dans l’indifférence générale.
Sur la Corniche-nord, une grande mare d’eau se forme devant le Centre médical communal de Ratoma, après chaque pluie. Elle s’ouvre et se referme après chaque passage de véhicules. Les eaux ont envahi une partie du parking de l’hosto et toute la chaussée. Conséquence, elles empêchent les patients et autres visiteurs (à pied) d’accéder directement à l’hosto par l’entrée principale. Des eaux de ruissellement drainées de partout se sont donné rendez-vous à la devanture du CMC. Faute de caniveau d’évacuation, elles s’amoncellent là.
« C’est inadmissible ! »
Les piétons (patients et visiteurs) sont contraints de contourner les eaux sur une longue distance pour accéder à l’enceinte du Centre communal médical. « J’ai été obligé de garer ma voiture loin, pour venir à pied à l’hôpital. C’est inadmissible ! Je ne me suis pas permis de passer par l’entrée principale. Il y a des risques, on ne sait pas ce qui est sous l’eau. Il peut y avoir des clous ou des objets pointus qui peuvent endommager les pneus de ma voiture », explique un visiteur, sous l’anonymat.
Pour contourner la mare, il faut parcourir une vingtaine de mètres en longeant la Corniche, avant d’entrer à l’hosto. « Chaque saison des pluies, les eaux envahissent la devanture du Centre médical. L’endroit est creux, une sorte de lac où convergent les eaux de ruissellement qui proviennent de Taouyah et des environs de l’hôpital. Ce qui fait que la mare ne se vide pas facilement, surtout quand il pleut régulièrement », analyse Ibrahima Camara dont le resto se trouve en face de l’hosto. « Nous sommes en saison des pluies, il faut que l’État ou la Commune trouve des solutions pour évacuer l’eau. C’est la devanture d’un hôpital, quand-même », rappelle, amère, Doussou Kaba, mère d’un patient.
Motus et bouche cousue
Aliou Sow, un taxi-motard qui campe dans le parking de l’hosto, confie que la mare est là en permanence. Mais, regrette-il, ni la Direction du CMC ni la Mairie de Ratoma « n’ont posé d’actes pour soulager les patients qui passent par d’autres chemins pour accéder à l’hôpital. Il y a des malades qui ne peuvent pas faire ce tour. Ce n’est pas normal. »
Trouvé dans son bureau, le directeur de l’hosto, conditionne toute réaction à l’autorisation préalable de la hiérarchie. « La carte de presse professionnelle ne suffit pas, il vous faut un ordre de mission signé par votre direction et validé par la Direction communale de la santé de Ratoma. Sans quoi, on ne peut vous recevoir. Nous sommes dans le cadre de la Refondation, les choses ont changé. » Vraiment ?
A la Mairie de Ratoma, située non loin, on reçoit également sur rendez-vous.
Yaya Doumbouya