La Dynamique des Organisations de la Société Civile appelle les Guinéens à battre le pavé dans le Grand-Conakry entre le 30 juillet et le 1er août. Objectif, protester contre la cherté de la vie, la fermeture des médias ou encore l’enlèvement d’Oumar Sylla alias Foniké Menguè et de Billo Bah. Les violences enregistrées ont fait au moins deux morts.
L’axe Hamdallaye-Kagbélen a bouillonné ces deux derniers jours. Des jeunes, répondant à l’appel d’organisations de la société civile réunies au sein de la Dynamique des organisations de la société civile de Guinée(DOSCG) sont descendus dans la rue. L’auroroute Leprince a été barricadée et des pneus brûlés sur la chaussée. A Hamdallaye, Bambéto, Koloma, Cosa, Wanindara, T8 ou encore Baïlobaya, les habitants sont restés terrés chez eux. Bilan, au moins trois morts. Une femme a été tuée le 30 juillet à Kipé. Aminata Savané a été touchée par balles alors qu’elle était à un décès. Elle succombera un peu plus tard à l’hôpital de l’Amitié Sino-guinéenne. Hier mardi, deux autres jeunes sont tombés sous les balles assassines. Mamadou Diallo, 22 ans, tué à Bambéto et un certain Korka Diallo, abattu à Baïlobaya, dans la nouvelle commune urbaine de Kagbélen.
Malgré ces cas de meurtres, la junte au pouvoir ne compte reculer d’un iota. Il accentue même la pression sur les organisateurs de la manifestation. Dans la journée du 30 juillet, 4 des organisateurs ont été mis aux arrêts. Ce sont Mamadou Ramadan Diallo, Mamadou Korka Diallo avec son frère et Amadou Diallo. La famille de ce dernier s’inquiète : « On l’a perdu de vue hier, ses téléphones sont éteints. Ma mère s’est rendue dans le quartier où il habite, son appartement est fermé. Nous n’avons plus de ses nouvelles », explique sa sœur, Aïssatou Béla Diallo. Elle demande au CRND de relâcher son frère : « Il est très actif dans la société civile ces derniers temps. Dans la soirée du mardi, nous avons vu ses photos circuler sur les réseaux sociaux comme faisant partie des activistes interpellés par les autorités de la transition. Nous leur demandons de les relâcher, parce qu’ils n’ont commis aucun crime. »
Ces activistes rejoignent dans la détention au secret leurs camarades Foniké Menguè et Billo Bah, enlevés depuis le 9 juillet au domicile du Coordinateur national du Front national pour la défense de la Constitution, FNDC, à Commandanyah.
Yacine Diallo