Alors qu’ils purgent, depuis le 20 juin dernier, une peine d’emprisonnement de 8 mois dont 7 avec sursis pour « diffamation» contre le Prési de la transition, les deux commissaires de la Haute autorité de la communication voient retirée la plainte des patrons des médias qu’ils incriminent.

Djénè Diaby et Ibrahima Tawel Cas-marrant pourraient bientôt se tirer d’affaires. Déjà condamnés par le tribunal de première instance de Kaloum après leur sortie ratée à Kankan, les commissaires de la HAC devaient faire face à une nouvelle plainte, celle des poltrons des médias fermés. Ils les accusaient d’avoir perçu de l’argent des mains du Chef de la junte, Mamadi Doum-bouillant. Mais le procès, programmé le 11 juillet prochain, n’aura finalement pas lieu. Les plaignants ont décidé de tourner la page. Les incriminés quitteront l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie dès qu’ils auront fini de purger leur peine. Ce dénouement est favrisé grâce à la médiation des prési des associations de presse. Ces derniers se sont réunis le 3 juillet, ils ont estimé que les fautifs ont suffisamment subi avec le communiqué du 13 juin 2024 du Collège des commissaires de la Haute autorité de la communication se désolidarisant et condamnant les allégations diffamatoires. Il y a aussi leur suspension pour faute lourde par le prési de la HAC ; leur condamnation par le Tribunal de première Instance de Kaloum à huit mois d’emprisonnement dont sept avec sursis. Ils ont surtout pensé qu’il n’y avait pas lieu d’en rajouter à cause du fait que les deux commissaires ont fait leur mea culpa que « tout ce ‘’qu’ils ont’’ tenu comme propos concernant le gouvernement et les patrons de presse sont des mensonges » ou encore à cause de leur santé chancelante. Ibrahima Tawel souffre d’un diabète, tandis que Djénè Diaby traîne la goutte. Woïka !

Les associations de presse espèrent que la décision des poltrons de presse sera un facteur de décrispation et leur permettra d’avoir un « dialogue franc », susceptible d’aboutir au rétablissement des médias dont les fréquences et les licences ont été retirées. Un pari loin d’être gagné quand on se rappelle la rapidité avec laquelle les autorités de la transition sont tombées sur HADAFO-médias, Djoma-médias et la radio Fim fm et surtout quand on sait que ces médias ont été fermés le jour où ces associations de presse mettaient en place l’organe d’autorégulation censé gérer les dérapages des journaleux.

En séjour à Kankan mi-juin dernier dans le cadre d’une mission de la HAC, Djénè Diaby et Ibrahiama Tawel Cas-marrant ont révélé devant des journaleux que les patrons des médias avaient empoché entre 100 000 et 300 000 dollars américains de la part de Mamadi Doum-bouillant pour qu’ils prêtent allégeance au CNRD. Ils avaient déclaré que les bidasses sont prêts à marcher sur tout le monde pour conserver leur pouvoir. Cela avait déplu jusqu’au sommeil de l’Etat et les a conduits en taule. Eh, oui !

Yacine Diallo