Moussa Dadis Camara, Toumba Diakité et leurs huit autres coaccusés seront fixés sur leur sort d’une minute à l’autre. Mis sur leur 31, ils écoutent attentivement la lecture du verdict par le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara. Une décision de 200 et quelques pages, selon le magistrat qui précise ne lire que les « parties essentielles ». Il a rappelé les faits, lu les chefs d’accusation et les versions des accusés.
Le tribunal de Dixinn, délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry est placé sous haute sécurité. Les accès sont filtrés minutieusement et réservés à ceux qui détiennent des badges confectionnés pour la circonstance.
Les avocats des parties civiles et de la défense ont leurs sièges vides. En grève pour dénoncer la détention des activistes Oumar Sylla alias Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah, ils ont mis à exécution leur menace de ne pas se présenter. En dépit du caractère solennel et historique de l’audience, épilogue de près de deux ans de jugement, des débats et confrontations entre accusés, victimes et témoins.
Autre grand absent, Claude Pivi alias Coplan qui s’est évadé de la Maison centrale de Conakry depuis novembre 2023.
Ce dernier et les dix autres présents sont poursuivis pour leur rôle présumé dans le massacre du 28 septembre 2009. Ce jour, des manifestants réunis au stade du 28 septembre, à Conakry, pour s’opposer à l’éventualité d’une candidature présidentielle de Moussa Dadis Camara alors chef de la junte ont été réprimés. La répression a fait officiellement 157 morts, 109 femmes violées, des centaines de disparus et des milliers de blessés.
DL