Lors de sa plénière du 8 juillet, le Conseil national de la Transition a ratifié un prêt du Fonds saoudien pour le développement (FSD) à la République de Guinée. D’un montant de 75 millions de dollars, il servira à financer la construction et l’équipement d’un hôpital de référence.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Oumar Diouhé Bah, a à l’occasion pointé notamment la carence en établissements hospitaliers modernes. Ce qui engendrerait un taux alarmant de mortalité maternelle et infantile dans le pays : sur 100 000 naissances, on dénombrerait 550 décès. Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique évoque une mortalité infantile de 67 pour 1 000 et néonatale de 32 pour 1 000.
C’est pour faire face justement à cette réalité préoccupante que les autorités guinéennes se sont tournées vers Riad. Elles ont décroché 75 millions de dollars de prêt, accordé par le Fonds saoudien pour le développement (FSD) pour construire un hôpital de référence dédié à la santé maternelle et infantile. « Le but du projet est d’améliorer l’état de santé de la population guinéenne en renforçant la performance de notre système national de santé, réduisant la mortalité et la morbidité liées aux maladies transmissibles et non transmissibles », a déclaré Oumar Diouhé Bah.
Le projet vise spécifiquement à améliorer la qualité des soins de santé pour la mère et l’enfant, l’accessibilité aux services de santé, ainsi que la prise en charge des troubles du spectre de l’autisme et d’apprentissage.
Coyah ou ailleurs ?
Avec une capacité de 200 lits, l’hôpital devait être construit dans la sous-préfecture de Wonkifong, préfecture de Coyah, selon les prévisions du projet. Mais lors des débats, des conseillers du CNT ont émis l’idée de le délocaliser à l’intérieur du pays, où le besoin serait plus criant. Le ministre a alors laissé au parlement de transition la latitude de choisir un emplacement plus approprié. L’hôpital « Il permettra le diagnostic et le traitement des pathologies infantiles complexes. (…) Des services d’accompagnement psychosocial seront offerts aux enfants atteints d’autisme, de dyslexie et d’autres troubles du développement. L’hôpital proposera également des services complets de pédiatrie, ainsi que des programmes de rééducation et de soutien scolaire adaptés pour les enfants », détaille le ministre.
Examen et débats
Le rapport de la Commission du plan, des affaires financières et du contrôle budgétaire a souligné l’importance d’améliorer la prise en charge des pathologies liées à la mère et à l’enfant, et de réduire les évacuations sanitaires vers Conakry et à l’étranger. Les discussions en commission ont porté sur plusieurs points, notamment la pertinence du choix du site de Coyah par rapport à l’intérieur du pays, la date effective de démarrage des travaux; la contrepartie guinéenne dans le projet, entre autres.
Etant donné qu’à Sonfonia, un hôpital mère et enfant financé, construit et même équipé par le Royaume Chérifien reste et demeure toujours fermé, le CNT exhorte le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour son opérationnalisation; de bien gérer les ressources financières du nouveau projet; de faire participer le secteur privé guinéen dans tous les projets de financement; de respecter le délai d’exécution des travaux; de mobiliser à temps la contrepartie guinéenne…
Abdoulaye Bah