Situé dans la partie la plus occidentale du continent africain, le Sénégal est à la fois un pays de départ, de transit et de destination pour les migrants irréguliers cherchant à joindre notamment l’Europe.

L’Union européenne (UE) et le Sénégal ont lancé fin juin la deuxième phase d’un projet de lutte contre le trafic de migrants et la traite des personnes, intitulé « Partenariat opérationnel conjoint » (POC). Couvrant la période entre décembre 2023 et novembre 2026, la nouvelle phase est financée par l’UE à hauteur de 5,750 millions d’euros. Sa mise en œuvre implique quatre ministères sénégalais : Intérieur, Forces armées, Justice et Finances, a indiqué l’ambassadeur de l’UE au Sénégal, Jean-Marc Pisani, s’exprimant à Dakar lors de la présentation du POC 2.

Selon le diplomate européen, la deuxième phase a pour objectif « la consolidation des capacités des forces des sécurités et des acteurs institutionnels dans la lutte contre le trafic de migrants, la traite des êtres humains et la prise en compte des victimes au Sénégal » et le « renforcement des compétences des forces de sécurité spécialisées en poste sur les frontières dans la détection des trafics, le renseignement transfrontalier et la sécurisation des frontières ».

Il s’agit également d’un « soutien à la chaine pénale au Sénégal en appuyant les formations des magistrats et des officiers de police judiciaire sur le domaine de terrorisme et de criminalité organisée » et de la « dynamisation de la coopération opérationnelle avec les pays limitrophes (Mauritanie, Mali, Guinée, Gambie et Guinée-Bissau, NDLR) sur le domaine de trafic de migrants, le trafic transfrontaliers et le terrorisme », a-t-il ajouté.

La première phase du POC (novembre 2018-septembre 2022) a été financée par l’UE à hauteur de 9 millions d’euros. Elle a permis la formation de plus de 2000 agents des forces de sécurité intérieure et de la justice en matière de lutte contre le trafic de migrants et de traite des êtres humains, a rappelé l’ambassade de l’UE. Des équipements (véhicules, bateaux, etc.), des moyens techniques spécialisés et des infrastructures ont été mis à disposition de ces forces afin d’améliorer leur efficacité opérationnelle, a-t-on ajouté.

Le Sénégal est à la fois un pays de départ, de transit et de destination pour les migrants irréguliers cherchant à joindre notamment l’Europe, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Il est également un pays d’origine, de transit et de destination du trafic illicite de migrants et de la traite des personnes. Dans cet État côtier d’Afrique de l’Ouest, la migration irrégulière s’est intensifiée à partir des années 2000-2010 avec la généralisation des départs par voie maritime vers l’Espagne et l’Italie.

Dpa (Agence de presse allemande), service Afrique