Dans une sortie le 10 août, Alioune Tine, fondateur de l’Afrikajom Center et ancien de la RADDHO, défenseur des droits de l’Homme, a taclé la junte guinéenne. Il s’insurge contre la disparition de Oumar Sylla alias Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah du FNDC. Alioune Tine déclare que « la Guinée a besoin de sortir de son statut d’état paria » et invite le chef de la junte, Mamadi Doumbouya, à changer de cap. Bonne lecture !
La disparition de deux leaders de la société civile guinéenne dans un Etat de droit au XXIème siècle est inacceptable pour l’opinion africaine et pour l’opinion mondiale. Cette disparition engage la responsabilité directe des plus hautes autorités de l’Etat guinéen, qui doivent respecter leurs obligations internationales et continentales en matière de droits humains. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme a déjà réagi. Les autorités guinéennes pratiquent l’autisme comme si la Guinée ne faisait pas partie de la Communauté internationale. Il faut que la Commission Africaine des Droits de l’homme et des Peuples réagisse aussi, et use de son pouvoir d’interpellation et d’investigation pour que l’opinion publique soit édifiée sur la situation de Foniké Menguè et Billo Ba, leurs familles et leurs proches vivent dans l’angoisse et des souffrances indicibles, ils ont besoin de savoir, on a besoin de savoir nous aussi, s’ils sont en vie, si oui, où se trouvent-ils, dans quelles conditions ?
Dans un Etat organisé, ces questions ne doivent même pas se poser. La Guinée a besoin de sortir de son statut d’Etat paria, pays invivable pour ses dissidents politiques, invivable pour l’opposition politique en exil, un ancien président en exil et un ancien président en prison, invivable pour la société civile dissidente. Il est temps de réfléchir sur les perversions d’un pouvoir d’Etat guinéen de cette nature, avec des autorités politiques qui répètent les mêmes tyrannies, les mêmes oppressions.
Président Doumbouya, il faut absolument changer de cap, c’est ce qu’on attend des dirigeants et leaders de ta génération. Il faut changer le cours de l’histoire par le dialogue franc, sincère entre toutes les filles et les fils de la Guinée. Président Doumbouya, il faut travailler à réconcilier ton Peuple martyr. Président Doumbouya, il faut pacifier la société, libérer tous les détenus politiques, organiser le retour de tous les exilés politiques et ensemble organiser un retour à une vie institutionnelle normale. C’est la voie de la paix, de la justice et de la sagesse.
Alioune Tine