L’un des fils du président de Guinée équatoriale, Ruslan Obiang Nsue, a été jugé lundi à Malabo pour avoir illégalement vendu un avion de la compagnie aérienne nationale, avec 18 ans de prison et une amende de près de 500 millions de Francs CFA (plus de 750.000 euros) requis contre lui, a constaté l’AFP sur place.
Les autorités ont ouvert une enquête en novembre 2022 après avoir constaté la disparition de l’appareil, un ATR 72-500 appartenant à la compagnie nationale, Ceiba Intercontinental, qui se trouvait depuis 2018 en révision de routine en Espagne.
Il avait alors été établi que cet avion avait été vendu à l’entreprise Binter Technic spécialisée dans la maintenance aéronautique et basée à Las Palmas, sur l’île espagnole de Grande Canarie. « Je reconnais un contrat de vente de l’avion à 250.000 euros mais je n’ai reçu que 125.000 que j’ai mis sur mon compte bancaire en Espagne », a déclaré lors de l’audience l’accusé qui occupait alors les fonctions de directeur général-adjoint de Ceiba Intercontinental, dont il a été depuis démis.
Agé de 49 ans, cet ancien Secrétaire d’état chargé des sports et de la jeunesse a comparu librement lundi pour répondre des chefs d' »abus de fonctions, abus de biens d’intérêt général et malversation de fonds publics ». Le procès a été suspendu et la date du jugement n’est pas connue.
Les poursuites judiciaires engagées contre Ruslan Obiang Nsue sont inédites pour un membre de la famille présidentielle de ce petit état d’Afrique centrale riche en pétrole.
Arrêté en janvier 2023, il a été placé en résidence surveillée depuis, sur ordre de son demi-frère, le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé « Teodorin ».
La Guinée équatoriale est dirigée depuis plus de 45 ans par le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 82 ans. Un record mondial de longévité au pouvoir pour un chef d’Etat encore vivant, hors monarques.
Son fils ainé, Teodorin Nguema Obiang Mangue a été définitivement condamné par la justice française en juillet 2021 à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende pour détournement de fonds publics dans le cadre des affaires de « biens mal acquis ».
La vente de ses différents avoirs en France a représenté 6 millions d’euros.
Avec AFP