En marge de la grève des conducteurs de taxi, des violences ont éclaté à Hamdallaye, dans la commune de Ratoma. Ibrahima Sory Sangaré a été tué par balle. Les forces de sécurité sont pointées du doigt.
Les autorités guinéennes donnent jusqu’au 31 août aux détenteurs d’engins, pas encore en règle, pour changer leur permis de conduire et plaques d’immatriculation. Un délai qui ne convient pas du tout aux taximètres. Ceux-ci jugent non seulement le délai trop court, mais ils estiment aussi que la somme demandée pour régulariser la situation est hors de portée. Ils ont déclenché une grève de deux jours (lundi et mardi) pour montrer leur mécontentement et dénoncer les tracasseries policières. Des jeunes en ont profité pour barricader les routes, notamment entre Bambéto et Hamdallaye. Ils ont affronté les forces de l’ordre pendant plusieurs heures. Au cours des accrochages, des tirs nourris ont retenti dans la zone. Au moins trois jeunes ont été touchés par balles. Ibrahima Sory Sangaré, la vingtaine, a reçu une balle en pleine poitrine, il a succombé à ses blessures. Selon ses proches, il revenait, avec ses amis, du marché Madina : « Il a accompagné un de ses amis pour des achats. A leur retour vers 15h, ils auraient croisé les forces de l’ordre. Elles dispersaient une manifestation. C’est là que les agents auraient ouvert le feu sur eux. Ses deux amis ont été blessés aux bras, lui, à la poitrine, il en est mort. Ce sont des amis eux-mêmes qui sont venus me le dire », explique sa mère, Djénabou Diallo.
La famille n’a ni demandé d’autopsie ni porté plainte. Elle a récupéré le corps et l’a inhumé au cimetière de Hamdallaye après la prière de 14h, mardi 27 août. La mère de feu Ibrahima Sory Sangaré prévient son bourreau : « Je ne pardonnerai jamais à son meurtrier, parce qu’il ne lui a rien fait. Il l’a tué gratuitement. Mais il rendra compte devant Dieu. Tout le monde sait ce qui intéresse mon fils, c’est le foot et les études. Il préparait un tournoi les jours à venir, les chaussures qu’il a achetées sont là. » Mardi 2è août, deuxième jour du débrayage des taximètres, des affrontements sont signalés à Wanindara, au moment où nous mettions en ligne. s
Yacine Diallo