Le 14 août, dans un réceptif de Conakry, s’est ouvert un atelier d’auto-évaluation des systèmes et réseaux de laboratoires de biologie médicale de Guinée. Cette session de partage d’expérience de trois jours est initiée par la Société africaine de médecine de laboratoire (ASLM). Elle est organisée en faveur des acteurs du système de santé guinéen, membres de la Communauté des pratiques des laboratoires (LabCoP) intervenant dans le domaine du laboratoire, dans la lutte contre les maladies infectieuses et sexuellement transmissibles à l’image du VIH. L’atelier vise à évaluer les domaines clés du système et réseaux de laboratoires de biologie médicale qui soutiennent la mise à l’échelle des tests de la charge virale du VIH et de l’état de préparation à l’intégration des tests de la Guinée. Il cherche également à faire connaître les outils de l’auto-évaluation de la charge virale, du VIH, celui de l’intégration des tests afin d’identifier les lacunes, les défis, les points forts du système et réseaux de laboratoires, d’identifier les activités prioritaires que la Guinée devrait dérouler pour enrayer tout ce qui empêche le système de santé du pays d’avoir de bons diagnostics : « Cet atelier est une réelle opportunité pour le pays pour collecter des données de qualité, fiables et pouvoir communiquer avec les autres pays, échanger ces données et partager les expériences », déclare docteur Samba Diallo, responsable portefeuille à l’ASLM.
Pendant ces trois jours, les échanges porteront, entre autres, sur la Communauté des pratiques de laboratoires (LabCoP) et son périmètre d’intervention ; sur le réseau de laboratoires et de l’organisation de la charge virale, du VIH en Guinée ; sur l’outil d’auto-évaluation ; l’évaluation du niveau de mise en œuvre du diagnostic précoce et de la charge virale de l’enfant, l’identification des points forts et faibles du laboratoire médical guinéen ; de l’état de préparation du pays à l’intégration des tests ; l’analyse des résultats et du développement du plan de travail, mais aussi la définition de la prochaine étape…
A la fin de l’atelier, l’équipe d’ASLM supervisera l’auto-évaluation de la charge virale au niveau national et le niveau d’intégration des tests de diagnostic. « Ces différents éléments vont nous permettre d’aboutir à des résultats tangibles qui définissent les points forts du pays et ceux à améliorer afin qu’un plan d’action soit mis en place. Ce plan d’action va être un outil de communication pour la Direction nationale des laboratoires, mais également pour les autres programmes concernés », ajoute docteur Samba Diallo. Il invite les participants à s’impliquer de « manière objective dans l’examen des thématiques, pour aboutir à des résultats qui améliorent le système. »
Pour Professeur Mandiou Diakité, directeur national des Laboratoires, cette formation est une chance pour les participants : « Au sortir de cet atelier, cet outil d’auto-évaluation va nous permettre de faire un diagnostic réel et objectif de la prise en charge, dans le volet laboratoire, des personnes vivant avec le VIH en Guinée… Je vous exhorte à lire et à répondre de façon objective les questions de l’outil d’auto-évaluation… C’est l’analyse des données collectées qui va nous permettre d’élaborer un plan d’action pour corriger les imperfections de notre système. Les décisions qui vont en découler vont forcément impacter le fonctionnement du réseau de laboratoire en Guinée. »
Charles Ki-Zerbo, coordinateur de LabCoP, note que le rôle de sa structure est d’accompagner le pays dans « l’évaluation du système de laboratoire. Un outil est élaboré par ASLM, pour voir, étape par étape, les différents domaines de laboratoire, afin d’identifier les gaps, mais aussi les bonnes pratiques… L’aspect diagnostic de l’enfant et l’intégration du service seront également pris en compte. Cette intégration, c’est de mettre ensemble des programmes tels que la tuberculose, le VIH, le paludisme… »
La Société africaine de médecine de laboratoires compte jusque-là 24 pays membres dont la Guinée. D’autres pays sont déjà à l’affût, pour obtenir leur carte de membre.
Yacine Diallo