Les autorités sénégalaises ont présenté, vendredi 16 août, un nouveau site officiel sur lequel toutes les entreprises médiatiques devront s’inscrire. L’occasion pour le ministre en charge des médias de montrer une volonté d’avancer avec le secteur de l’information, quelques jours seulement après une « journée sans presse » organisée pour dénoncer le comportement des nouvelles autorités.
Au Sénégal, voilà peut-être de quoi rassurer les médias. L’annonce avait des airs d’opération « apaisement » pour Alioune Sall, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Le gouvernement sénégalais va lancer vendredi un nouveau site officiel sur lequel toutes les entreprises médiatiques devront s’inscrire. La plateforme « Déclaration médias du Sénégal » devra permettre, selon les autorités, de réaliser une cartographie du secteur pour mieux le soutenir.
Le tout, deux jours après des déclarations en ce sens du président lors du Conseil des ministres, en écho à une journée sans médias organisée dans le pays, il s’est montré très clair vendredi : « Je le dis encore une fois et je le répète, l’État du Sénégal, à travers le ministère de la Communication et des Télécommunications, n’a aucun problème avec une quelconque entreprise de média que ce soit ».
Les médias privés ont largement pointé du doigt les mesures fiscales qui les empêchent de se développer, voire les mettent en faillite. Ont été cités notamment le blocage des comptes bancaires des entreprises de presse pour non-paiement d’impôt, la saisie du matériel de production, ou encore la rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires.
« Dans la tête de l’opinion, tout ce qui s’est passé jusqu’ici relève d’une volonté de « punir » une partie de la presse »
Sur ces questions qui cristallisent les tensions, Alioune Sall a redit que chacun devrait payer sa part, mais il a tendu la main aux patrons de presse : « Nous sommes prêts à les écouter. Nous sommes prêts à accompagner. Mais il faut qu’on le fasse quand même dans le respect, avec une responsabilité. Je peux servir de relais en quoi que ce soit auprès du ministère des Finances. Ça ne nous coûte rien d’aller voir si les gens veulent avoir un moratoire pour demander un allègement, etc. »
« C’est une bonne chose, se réjouit Bamba Cassé, le secrétaire général du Syndicat de la presse sénégalaise, qui se montre rassuré. Parce que de toute façon, dans la tête de l’opinion, tout ce qui s’est passé jusqu’ici relève d’une volonté de « punir » une partie de la presse. Donc, c’est tout à fait rassurant ».
Par RFI