Après Mamadou Adama Sow à Hamdallaye le 12 août, c’est autour d’Ibrahima Sadio Diallo d’être tué par balles en marge d’une manif à la T8 jeudi 15 août, dans la nouvelle commune urbaine de Sonfonia. Les pandores sont pointés du doigt.

Avec le CNRD, le rétablissement et le maintien d’ordre ne se font plus avec les armes conventionnelles. Flics, pandores et bidasses se promènent fièrement avec leurs joujoux dans les théâtres de manifestations et tirent à tout va. Aucune manif ne se déroule sans mort par balle. Jeudi 15 août, comme à l’accoutumée, Ibrahima Sadio Diallo revenait tranquillement de l’école coranique. Il est tombé sur les affrontements entre les farces de l’ordre toujours à la gâchette facile et une horde de jeunes ayant pris le malin plaisir de barricader tout le temps la route au niveau de la T8, au nom d’une contestation contre les délestages. Mais ils s’en prennent souvent aux pauvres passants pour les dépouiller de tout.

Cette fois-ci, les course-poursuites ont mené les protagonistes dans le quartier et un tir a touché un enfant. Ibrahima Sadio Diallo, 9 ans, a été fauché non loin de chez lui, alors qu’il n’était pas dans le mouvement. La balle aurait transpercée son œil et serait ressortie : « C’est effectif, il a été tué hier dans l’après-midi. Pendant les vacances, les enfants apprennent le coran dans notre mosquée. Il revenait de l’école coranique, » explique Aboulrahimi Baldé, voisin et camarade d’âge du père du défunt. Selon lui, la situation s’était calmée quand un agent perché dans un fourgon des farces de sécu-raté, de passage, a ouvert le feu : « Tout était calme ici. Nous, nous étions assis au bord de la route, nous avons entendu deux coups de feu. 15 minutes plus tard, on nous a dit qu’un enfant a été tué. Les tirs proviennent d’un véhicule des forces de sécurité qui était de passage. »

Le corps d’Ibrahima Sadio Diallo a été déposé dans une clinique du quartier, puis à la morgue de la mosquée. Il a été enterré dans la matinée de vendredi 16 août, à la T8. La famille n’a voulu attendre ni une autopsie ni procédure judiciaire qui pourrait aider à retrouver le bourreau. Un choix pas anodin. Dans la cinquantaine de victimes sous l’ère CNRD, une seule affaire a connu son épilogue devant dame Thémis. Un agent de la Brigade anti-criminalité, BAC, a été condamné pour avoir « tiré » sur Thierno Mamadou Diallo, le 1er juin 2022 à Hamdallaye. Pour le reste, les bourreaux continuent à se pavaner tranquillement dans Cona-crime et à commettre d’autres bavures.

Yacine Diallo