Jeudi 5 septembre 2024. Les Forces vives de Guinée ont appelé à manifester, de 6h à 18h, dans le Grand-Conakry pour exiger, entre autres, la libération des responsables du FNDC disparus depuis le 9 juillet dernier, le retour à l’ordre constitutionnel. L’appel a été ignoré sur l’autoroute Fidel Castro.
Trois ans, jour pour jour ce 5 septembre depuis que le Comité national du rassemblement pour le développement, CNRD, a renversé Alpha Condé de son troisième mandat. Pour l’occasion, la junte militaire a célébré en différé son arrivée au pouvoir. Ses opposants réunis au sein des Forces vives (plateforme qui regroupe des acteurs politiques et de la Société civile) de Guinée ont, eux, invité le populo à descendre dans la rue. Histoire d’exprimer leur désaccord par rapport à la conduite de la transition, tout en demandant le respect de la Charte de celle-ci. Ils exigent aussi la libération de Oumar Sylla alias Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah, respectivement coordinateur et chargé de la mobilisation et des antennes du Front national pour la défense de la Constitution, FNDC. Ils ont été enlevés au domicile du premier, depuis le 9 juillet par des éléments encagoulés, assimilés aux agents des Forces spéciales ayant renversé Alpha Condé.
Sur l’axe aéroport-tannerie et Matoto, l’appel à manifester n’a pas été suivi. Au rond-point de l’aéroport international AST, dans la commune de Matoto, par exemple, les citoyens vaquent à leurs affaires. La circulation est restée fluide comme d’habitude, toute la journée. Boutiques, magasins, restaurants, sont restés ouverts. Aucun signe de manifestation n’est constaté. Des pick-up des forces de maintien d’ordre ont été néanmoins déployés dans la zone. Sur la même direction, au niveau du petit rond-point appelé Camp-carrefour, le constat est le même.
Un peu plus loin, au marché Tanènè, dans la même commune de Matoto, le commerce est aussi resté ouvert. Les étalagistes, sans oublier les vendeurs des fruits et légumes, sont visibles.
Au quartier Tannerie, où étaient souvent enregistrées des manifestations, même ambiance. Les taxi-moto roulent, les stations de carburant, les banques, les pharmacies, fonctionnent. Toutefois, une camionnette de la police et autres pick-up de la gendarmerie sont aux aguets.
La vie a suivi également son cours normal habituel à Matoto rond-point marqué par le brouhaha des vendeurs et les klaxons des engins roulants.
Par endroit, c’est plutôt la fête. Des chansons qui font les éloges du général Mamadi Doumbouya sur fond sonore raisonnaient à la devanture d’un cabaret, vers l’arrêt minibus, appelé Manguébounyi, dans le quartier Tannerie.
Pendant ce temps, sur l’autoroute Leprince, le commerce était fermé et la circulation très fluide. Des échauffourées ont été signalées dans le quartier Wanindara 2. Hier, une femme a été tuée par balle à Sonfonia, suite à une manifestation spontanée.
Souleymane Bah