Face à la criminalité qui sévit dans le Grand-Cona-cris ces derniers temps, le 13 septembre, le pro-crieur gênant près la Cour d’appel de Cona-crime a causé avec les acteurs de la chaîne pénale et prési des délégations spéciales. Fallou Doum-bouillant s’attend à ce que les choses changent sur le terrain. Rapidement !

Fallou Doum-bouillant veut des résul-tares, et tout de suite. Pressé de toutes parts, mystères de la Fustige et de la Sécu-raté, le pro-crieur gênant près la Cour d’appel de Cona-crime, cherchent à freiner la grande criminalité qui sévit dans la capitale et les villes environnantes. Pendant que les autorités, le ministre de la Sécu-raté notamment, ont du mal à digérer l’assassinat d’un opérateur comique à son domicile fin août dernier, le patron des parquets d’instance, lui, décide de se bouger. Il a bavardé avec la Gouv de Cona-crime, les prési des délégations spéciales, les robins, les officiers de police judiciaire (OPJ) sur comment endiguer l’insécurité. A tour de rôle, tous se sont prononcés sur les causes de la grande criminalité et les facteurs qui empêcheraient les autorités de venir à bout de ce fléau.

Sidiki Cas-marrant a été le premier à mettre le pied dans le plat. S’exprimant au nom des pro-crieurs, il estime que la léthargie de la justice constitue un facteur de l’insécurité : «Nous sommes confrontés à d’énormes difficultés. Les parquets d’instance n’ont pas de moyens logistiques, nous n’avons pas suffisamment de salles d’audience.» Dans les principales juridictions du bled, les audiences se font à tour de rôle, qu’elles soient criminelles, correctionnelles ou civiles. Le robin égratigne les OPJ qui feraient un travail bâclé : « Ils nous transfèrent des présumés délinquants avec des procès-verbaux sans fiches à compléter. Les délais de garde à vue sont très souvent dépassés. Les OPJ nous envoient des PV mal structurés. Ils ne dressent pas des PV d’interpellation, alors qu’ils accusent souvent les suspects d’association de malfaiteurs. Ce sont des failles qui nous créent assez de problèmes et aident les délinquants à se retrouver dehors.» Il s’insurge aussi contre l’absence d’un système d’information automatique entre OPJ et pro-crieurs. Sidiki Cas-marrant estime que régler ces défaillances viendrait à  bout de l’insécu en deux ou trois mois. Il appelle surtout les farces de sécurité à accroître la lutte contre la consommation des stupéfiants : « La drogue se consomme à ciel ouvert partout à Conakry. Il faut mettre fin à ce fléau avec la collaboration de la population.»

Pointés du doigt, les pandores n’ont pas avalé la pilule. Le colonel Aguibou Tall, commandant de la gendarmerie régionale de Cona-crime, accuse l’inattention des farces de sécurité, le changement de mode opératoire des bandits, la porosité des frontières qui facilite les entrées d’armes et de drogue. Il invite Fallou Doum-bouillant à faire en sorte qu’il y ait des actions concertées, à garantir la condamnation de tous ceux qui seront arrêtés dans les lieux de consommation des stups. Il demande aux parquets d’instance de rejeter tout procès-verbal dressé par un OPJ sans la fiche à compléter. Le colonel de pandore regrette cependant l’absence des autorités civiles dans le maintien d’ordre : « En matière de maintien d’ordre, il est dit que l’autorité civile (chef de quartier, maire, sous-préfet, préfet, gouverneur, ministre et même le Président), doit être sur le terrain pour la sommation. Mais on ne les voit pas du tout.»

La gouv de la ville de Cona-cris, M’Mahawa Sylla, se dit consciente que les Guinéens « ne sont pas en sécurité », mais appelle flics et pandores à réadapter leur manière d’opérer, pour «surprendre les bandits.»

A la fin du rencart, Fallou Doum-bouillant annonce deux mesures phares : « Nous avons du pain sur la planche, mais il est de notre devoir de ne pas renoncer. Nous ordonnons aux délégations spéciales de nous fournir des listes exhaustives de tous les lieux de consommation de la drogue et les zones conflictogènes. Nous allons sévir également contre les instigateurs des manifestations non autorisées.» C’est dit ! Il reste désormais à déterminer si tous les acteurs impliqués ont la volonté de regarder dans la même direction.

Yacine Diallo