C’est un euphémisme de dire que le réseau routier guinéen est en lambeau. Même les routes bitumées sont constamment dégradées, sans possibilité d’entretien à temps.
Malgré les annonces pompeuses des régimes successifs, plusieurs routes de nombreuses préfectures du pays n’ont jamais connu une couche de goudron depuis l’indépendance. Pourtant, la plupart sont des zones agricoles. Donc, des greniers du pays. C’est le cas des axes reliant la préfecture de Tougué aux préfectures environnantes : Labé, Dinguiraye, Koubia, Dalaba. C’est un parcours de combattant pour rouler entre Dalaba et la sous-préfecture de Koïn (Tougué). Pas moins de 6 à 7 heures, voire plus, pour parcourir moins de 100 kilomètres. Le pire, c’est pendant la saison pluvieuse. Entre la sous-préfecture de Kankalabé (Dalaba) et la sous-préfecture de Koin à environ 35 km, la route est impraticable, des flaques d’eau stagnante comme des mares dont on ignore la profondeur et une chaussée glissante, sont pêle-mêle. Un risque pour les usagers. Les rares Minibus qui assurent le transport en commun peuvent faire jusqu’à 3h de temps sur les 35 km. Un calvaire tout simplement pour les usagers. Après le parcours, les voyageurs s’en sortent avec des courbatures et une fatigue générale. Bref, circuler sur cette voie relève d’un parcours de combattant. Sans compter que les engins (véhicules et motos) qui l’empruntent sont constamment en panne.
Selon nos informations, depuis plusieurs années, l’axe Kankalabé-Koïn n’a pas connu de reprofilage. « Ce sont les habitants qui mobilisent les jeunes, pour rafistoler la route à l’aide de pierres et du sable. La commune n’a pas les moyens d’arranger la route. Nous souffrons beaucoup sur cette route», a expliqué Alpha Oumar, habitant de Koïn. Il ajoute que la commune apporte son aide, malgré ses maigres moyens : « Récemment, les autorités de la commune ont payé des chauffeurs, pour transporter du gravier et du sable pour boucher les trous. Nous demandons les autorités de nous venir en aide, pour que nous puissions circuler. Sinon, nous risquons d’être coupés des autres parties du pays ».
Abdourahmane Baldé, habitant de Weendou-Fatako, agriculteur, lance un cri d’alarme : « Nous souffrons vraiment. Il est difficile pour nous de transporter nos produits agricoles pour aller même au marché de la commune rurale de Koin, située à 15 kilomètres d’ici. Même quand nous avons un malade ou une femme enceinte, c’est difficile pour nous de rallier le centre à cause du mauvais état de la route ».
El Hadj Boubacar Baldé, président de la délégation spéciale de Koin, se dit préoccupé par la dégradation poussée de cette route. Selon lui, la commune n’a pas les moyens de faire les routes. « Ces travaux demandent de gros moyens, parce que la location des machines et autres matériels coutent très chers. C’est pourquoi, nous demandons l’Etat de faire face à cette route. Nous sommes preneurs de tout projet qui pourrait nous aider à son reprofilage, parce que les usagers souffrent énormément ».
Mamadou Adama Diallo,
Envoyé spécial