A Coyah, un titre foncier et des plans parcellaires ont été officiellement remis au Collectif des victimes du déguerpissement à Kaporo-rails, Kipé2 et Dimesse. La cérémonie de cette réparation s’est tenue à Donéyah, dans la sous-préfecture de Wonkifong le samedi 14 septembre.

Cette rencontre a été présidée par le général Amara Camara, ministre Secrétaire général et porte-parole de la Présidence de la République. En présence de plusieurs membres du gouvernement, de la Société nationale d’aménagement et de la promotion immobilière, SONAPI, ainsi que des victimes et populations de Coyah. Le porte-parole du Collectif des déguerpis, Mamadou Samba Sow, a rappelé la perte énorme et l’atteinte grave des Droits humains enregistrées en 1998 et 2019, suite aux déguerpissements des habitants des quartiers de Kaporo-rails, Kipé 2 et Dimesse dans la commune de Ratoma.

« Ce 14 septembre 2024 restera à jamais gravé dans la mémoire des citoyens de Kaporo-Rails et celle de la population guinéenne. Cette date symbolise la réparation d’une injustice vieille de 26 ans pour les déguerpis de 1998 et de 5 ans pour ceux de 2019. Des milliers de maisons d’habitation, des écoles, des marchés et des lieux de culte ont été détruits en violation flagrante des lois de notre pays. La vie de plusieurs milliers de familles a été ainsi anéantie. Des atteintes graves aux droits humains ont été enregistrées. Ces actions ont provoqué chez nos populations un sentiment de rejet de l’Etat. »

De la sécurisation du domaine acquis

D’un ton rempli de joie et rassurant, Mamadou Samba Sow, après avoir réitéré leur reconnaissance et soutien envers le chef de l’Etat, a fait cas des illégalistes. Il demande aux autorités de sécuriser le site, afin d’éviter toute « occupation illégale. Nous restons profondément reconnaissants au Général Mamadi Doumbouya. Comme nous l’avons dit tout à l’heure, le pas le plus important est franchi. Nous demandons humblement au Président Doumbouya de continuer à nous assister pour la mise en place du fonds d’indemnisation des victimes. Nous sollicitons également auprès des autorités compétentes la sécurisation du site, pour éviter qu’il ne fasse l’objet d’occupation illégale et l’aménagement de cette route que vous venez de pratiquer. »

 Lancinet Kaba, représentant du préfet de Coyah, promet aux victimes et aux autorités de Conakry, d’un accompagnement indéfectible. « Nous pouvons rassurer le gouvernement, de l’accompagnement indéfectible de la population entière de Wonkifong, qui se réjouit à plus d’un titre, de l’organisation d’une telle initiative Présidentielle dans leur localité de Koulakoyah, districts de Donéyah et Balaya,» a-t-il déclaré. Il lance un appel aux citoyens des circonscriptions avoisinantes : « Je demande à toutes les parties prenantes, au nom de monsieur le préfet, population déplacée ou résidente, de prêter mains fortes dans le cadre de la mise en œuvre des futurs projets qui concourent au développement de leur localité. »

De son côté, le ministre Secrétaire général et porte-parole de la Présidence, dans son discours de circonstance, a magnifié l’importance de la paix. « Nous n’assistons pas qu’à la transition infrastructurelle, il y a aussi la transformation humaine qui s’opère ici dans notre pays. Le vivre ensemble est devenu une réalité, l’Etat joue pleinement son rôle d’équité entre les fils et les filles du pays. Je voudrais que cette cérémonie soit pour vous, pour nous, mais aussi pour tous les Guinéens, le symbole que le chef de l’Etat est résolument engagé à sécher les larmes de tous les fils de ce pays. La solution à tous nos problèmes, à tous nos maux, se trouve dans la paix, la stabilité, la durabilité mais surtout et j’insiste, dans la continuité. »

Pour atteindre les objectifs de la refondation prônée par le CNRD, Amara Camara lance un appel : « Je voudrais donc inviter chacun et tous, à vous inscrire dans cette dynamique de continuité qui nous permettra ensemble d’atteindre les objectifs de la refondation. » Il s’est adressé aux victimes en ces termes : « Chers frères et sœurs, vos nouvelles terres, contrairement aux précédentes, ont un titre foncier, elles seront aménagées et sont sur une zone très prometteuse. Nous avons certes fait du chemin, mais il faut reconnaître que les objectifs ne sont pas encore atteints. C’est pour cette raison que j’invite les uns et les autres à continuer et aussi à persévérer. »

Souleymane Bah, envoyé spécial