A trois semaines de la réouverture des classes, Aboubacar Soumah, le secrétaire général du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (Slecg), plaide pour la réintégration à la Fonction publique des enseignants contractuels communaux recalés.

Aboubacar Soumah démarche l’État pour que les enseignants contractuels communaux non admis lors du concours de recrutement à la Fonction publique d’août dernier soient repris. Forts de sept ans d’expérience en classe, ces agents demandent leur intégration pure et simple à la Fonction publique, à l’effet de combler le déficit d’enseignants dans les confins du pays. 

Pour Aboubacar Soumah, le protocole d’accord signé entre l’intersyndical et le gouvernement exigeait l’engagement de tous les enseignants contractuels communaux qui répondaient aux normes. « Il a été dit que c’était un concours formel, c’est-à-dire que tous ceux qui répondent aux critères, dont les diplômes sont authentifiés, devaient être retenus. Ce qui nous a amené à accepter le concept de concours pour que tout le monde soit soumis à un contrôle, d’où la biométrie pour qu’ils soient identifiés. Après, on devait procéder à leur engagement à la Fonction publique locale. Mais, j’ai été surpris de la signature d’un protocole additionnel, lequel entraîne tous ces dérapages que nous vivons ». Aboubacar Soumah d’enfoncer le clou : « On a vu les 40 ans écartés, alors que c’est dans l’exercice de leur fonction qu’ils ont atteint cet âge. Il y en a qui ont fait plus de 10 ans en classe. A mon entendement, on devait les engager, après ceux d’entre eux qui atteindront les 65 ans, seront mis à la retraite. Mais, il ne fallait pas les éliminer, ils se sont beaucoup sacrifiés pour l’État. Ils ont renoncé à leurs arriérés de salaire, pour être engagés à la Fonction publique. Mais maintenant, on les écarte.»

Le 2 septembre, le syndicaliste a déposé une plateforme revendicative auprès des trois ministères de l’Éducation. L’une des revendications est l’engagement de ces enseignants contractuels communaux à la Fonction publique locale, y compris ceux de Conakry.

Soutien confraternel

Si les recalés pleurent pour leur intégration à la Fonction publique locale, leurs camarades admis plaident pour la régularisation de leur situation. Dans un communiqué du 2 septembre, l’Association des enseignants communaux de Guinée (AECG) exhorte les autorités de à s’occuper « d’urgence » de leur situation, avant la rentrée scolaire prévue le 25 septembre. Il s’agit de la signature et de la publication de l’arrêté d’engagement, la prise en charge effective avec rappel sur les arriérés de salaires à compter du mois de janvier dernier, conformément au protocole d’accord signé entre enseignants, mouvement syndical et gouvernement.

En outre, l’AECG exhorte les autorités éducatives à régulariser la situation de leurs camarades nos retenus à la Fonction publique locale « au risque de voir certaines écoles fermées faute d’enseignants. Nous exhortons le gouvernement à diligenter de façon rapide l’exécution de ces demandes pour asseoir les bases d’une éducation de qualité, avec des enseignants en bonnes conditions ».

Yaya Doumbouya