De sa Turquie salvatrice, l’ancien Président-Grimpeur a craché une déclaration doucereuse pour insulter une nouvelle fois l’histoire récente, le bon sens et de la Guinée et du Guinéen. Le plus étourdi des observateurs a dû correctement évaluer le silence pesant de l’ancien locateur du Palais Sékhoutouréya depuis la mort du Général Sadiba Koulibaly, fin juin 2024. Provocateur invétéré, consterné pour une fois, Alpha Condé « constate la diffusion de messages falsifiés en mon nom, visant à instrumentaliser notre parti, le RPG-Arc-en ciel, au profit d’intérêts étrangers à nos idéaux. » La grande foutaise !

A qui Alpha fait-il allusion ? Plus manipulateur que lui, tu meurs. Quarante ans de luttes politiciennes, couronnés de 11 ans de pouvoir satanique n’ont pas permis aux militants de son parti de réaliser ses idéaux. Peut-être en a-t-il eu à Istanbul, après son éviction du fauteuil pestilentiel. Tout est possible.

 Quand des bonnes âmes lui ont donné le RPG sur un plateau d’argent, il a préféré le piloter de loin, par téléphone de surcroît. Le ministère de l’administration du Trottoir pourrait vous aider à vérifier la liste des signataires de la demande d’agrément. Rassurez-vous, le ministre de l’époque, feu René Alsény n’a gommé aucun nom, mais il vous sera impossible d’y rencontrer celui d’Alpha Condé. Il n’y a jamais figuré. Le RPG a été enfanté pour lui. Il en a fait un excellent instrument de manipulation, de mensonge éhonté, d’ethnocentrisme masqué. De quels militants ose-t-il parler aujourd’hui, du tréfonds de son exil doré ?

Fin janvier-début février 1996, à l’insu des instances et des structures du RPG, Alpha Condé participe activement aux préparatifs de la mutinerie de la Grande Muette. Fory Coco ordonne à ses officiers de démonter toutes les batteries des chars et d’immobiliser ceux-ci dans les casernes. Alpha file des espèces sonnantes et trébuchantes à ses hommes de la même Grande Muette pour rééquiper les chars, les mettre dans la rue le Jour J, faire le coup et le proclamer carrément au nom du RPG. Il prend l’avion pour Paris comme à ses habitudes. La direction du parti l’apprend sur le tard, rencontre à sa demande Alsény René la Gomme et lui dit à peu près ceci : « Nous voulons le pouvoir, mais celui conquis par les urnes, non par les armes. » Paradoxe : la politique a des pratiques que la plupart des politiques ignorent. On ne connait pas encore par quelle mise-en-Seine Alpha Condé est rentré à Cona-cris comme dans un moulin. Mieux ou pire, il exclut de son parti, tous « les traitres » qui n’avaient pas marché dans sa combine. Revoyez la liste ! Ce sont les vrais fondateurs du RPG. On croit savoir que deux parmi eux sont toujours en vie. Y-a-t-il un historien dans la salle ?

Si en 2024, des Guinéens, naïfs à souhait, s’étonnent que, du haut de son exil paradisiaque chez Erdoğan, Alpha enseigne à ses militants que « le 5 septembre 2021 restera à jamais gravé dans nos mémoires comme un jour sombre de notre histoire, » c’est que Mamadi Doumbouya a dû mal manœuvrer quelque part. A moins que la Guinée ne confirme, à son corps défendant, être le pays le plus damné de la terre.

Diallo Souleymane