Le Comité national du rassemblement pour le développement, CNRD, s’apprête à célébrer sa troisième année au pouvoir. Les Forces sociales exhortent les patrons de médias à ne point s’associer à la fête, à ne pas « souiller leur image », dans un contexte de musellement de la presse et de cherté de vie.  Ci-dessous, l’intégralité de leur déclaration.

Les Forces sociales de Guinée, fortement engagées en faveur de la liberté de Presse et en particulier la libération des médias dont les agréments ont été retirés par abus d’autorité, attendent avec impatience la concrétisation de l’espoir d’une résolution pacifique imminente, récemment annoncée, pour une énième fois, par le Président de l’URTELGUI.

Il convient de rappeler que cette autre annonce du Président de l’URTELGUI, est intervenue le 29/08/2024 à la suite de leur rencontre de prise de contact avec le Ministre de la Communication et de l’Information dans le cadre d’un nouveau mandat à la tête de l’organisation.

Comme par le passé, cet appel à peine voilé à la retenue au nom des Associations de Presse, intervient au moment où les Forces Sociales de Guinée à travers une conférence de presse, ainsi que d’autres défenseurs des libertés, ont lancé un appel à l’indignation de l’ensemble des acteurs de la vie publique contre les violations de droits, dont la fermeture des médias entraînant des centaines de pertes d’emplois.

Toutefois, l’on peut légitimement s’interroger sur la logique d’une certaine coïncidence devenue habituelle entre nos appels à l’action contre la fermeture des médias et les déclarations du Président de l’URTELGUI, généralement au nom des Associations de Presse, faisant état des avancées significatives dans les négociations avec telle ou telle autorité, lesquelles sont restées sans suite.

Cependant, nous osons espérer que cette fois-ci n’est pas de simples discours ou des manœuvres par les autorités visant à neutraliser la conjugaison des efforts contre les violations des droits et libertés, pour rendre ainsi plus amorphes les patrons de médias face à la mise sous scellés de leurs entreprises.

Par ailleurs, bien que n’ayant jamais obtenu de réponse à notre demande de synergie d’action, adressée aux Associations de Presse en décembre 2023, pour mettre fin aux agressions injustes perpétrées contre les libertés par les autorités de la transition, nous restons mobilisés pour la liberté de presse, ainsi que les libertés en général, dans l’intérêt de notre pays et ce, sans condition.

En conséquence, les Forces Sociales de Guinée invitent les patrons de médias à ne jamais souiller leur image en acceptant une quelconque offre de célébration, le 05 septembre 2024 et les jours suivants, sous forme d’acquis empoisonnés, de la troisième année d’abus d’autorité, d’humiliation et de souffrance du peuple en général et plus particulièrement de la presse privée.

Enfin, les Forces Sociales de Guinée appellent tous les Guinéens, chacun en fonction de ses possibilités légales ou légitimes, à faire de façon pacifique de la journée du 05 septembre 2024, une journée d’indignation nationale.

Conakry, le 01/09/2024

La Coordination du FFSG