Vainqueur de l’Euro 2024 avec l’Espagne, le milieu de terrain de Manchester City, Rodri, a devancé le Brésilien du Real Madrid, Vinicius Jr qui a remporté la Ligue des champions. Un classement scandaleux selon le Real qui a boycotté la cérémonie de remise des trophées, déclenchant la polémique sur cette 68e édition dominée par les Espagnols. Car, chez les filles, il n’y a pas eu débat : Aitana Bonmati a conservé son trophée. Et Lamine Yamal a été sacré meilleur jeune.

Ce Ballon d’Or 2024 restera forcément dans l’histoire. Et pas seulement parce que, pour la première fois depuis 2004, ni Messi, ni Ronaldo ne figuraient pas sur la liste des nommés. Ou parce que le vainqueur est venu prendre son trophée avec ses béquilles. Ce sera surtout à cause de la polémique déclenchée par le plus grand club de la planète, le Real Madrid, qui a estimé que le prestigieux trophée devait revenir à l’un de ses protégés, Vinicius, Bellingham ou Carvajal.

Mais, le jury de journalistes, représentant les 100 premières nations au classement Fifa, a choisi de sacrer Rodri et c’est tout sauf un scandale tant le milieu de terrain espagnol, chef d’orchestre de son club Manchester City et de sa sélection, avait tout pour finir sur la plus haute marche du podium. Il succède à Lionel Messi et devient ainsi le troisième Espagnol, après Alfredo Di Stéfano (1957, 1959) et Luis Suàrez (1960), à remporter le Ballon d’Or réussissant là où des ténors comme Xavi et Iniesta, voire Raul, ont échoué.

Le Real Madrid place deux joueurs sur le podium

Vainqueur de l’Euro 2024, un an après la Ligue des nations, Rodri a également remporté le championnat d’Angleterre et le Mondial des clubs, Manchester City. Meilleur joueur de l’Euro, Rodrigo Hernández Cascante, de son nom complet, est le prototype du footballeur moderne. Au mois de mai dernier, il est même considéré comme le joueur le plus « impactant » du football européen par le Centre international d’étude du sport (CIES). Les critères : la défense au sol, la distribution du jeu, la percussion, la fréquence des passes décisives ou clés, sa finition et son jeu aérien. En somme, LE joueur parfait. Il aura échoué cette saison en Ligue des champions en quarts de finale face au Real Madrid de… Vinicius, ce qui aura encore le don d’alimenter les regrets de son dauphin.

« Pour l’ensemble de sa saison, j’aurais voté pour Vinicius », a confié l’ancien attaquant français Djibril Cissé. Il n’est le seul dans ce cas, car le Brésilien a laissé son empreinte sur la dernière saison avec cette Ligue des champions glanée après le championnat d’Espagne. Sans compter ses 26 buts et 11 passes décisives servis souvent avec une technique suave.

Le Real place malgré tout un deuxième joueur sur le podium avec le milieu Jude Bellingham, finaliste de l’Euro 2024. Mais pas sûr que cela suffise à faire retomber la polémique…

Une certitude : chez les femmes, le sacre d’Aitana Bonmati ne souffre d’aucune contestation. Celle qui est considérée « comme la version féminine d’Iniesta » par Pep Guardiola a réussi le doublé un an après avoir remporté son premier Ballon d’Or. Elle égale la performance de sa coéquipière du Barça Alexia Putellas, vainqueur en 2021 et 2022. À 26 ans, elle devance deux de ses coéquipières du Barça, la Norvégienne Caroline Graham Hansen, et l’Espagnole Salma Paraluello.

C’est la quatrième fois de suite que le Barça est distingué en haut du podium du Ballon d’Or féminin, ce qui illustre la mainmise du club catalan et de la sélection espagnole sur le football féminin mondial.

L’Espagne aura marqué cette 68e édition du Ballon d’Or avec également la sacre de Lamine Yamal qui a remporté le Trophée Kopa qui récompense le meilleur jeune de moins de 21 ans. À 17 ans, l’attaquant du FC Barcelone a été l’un des grands artisans du sacre de l’Espagne à l’Euro, a terminé 8e du classement général du Ballon d’Or.

Le palmarès 2024

Ballon d’Or masculin : Rodri (Espagne, Manchester City)

Ballon d’Or féminin : Aitana Bonmati (Espagne, FC Barcelone)

Trophée Kopa (meilleur jeune) : Lamine Yamal (Espagne, FC Barcelone)

Trophée Gerd Müller (meilleur buteur) : Harry Kane (Angleterre, Bayern Munich) et Kylian Mbappé (France, Real Madrid).

Trophée Lev Yachine (meilleur gardien) : Emiliano Martinez (Argentine, Aston Villa)

Club de l’année : Real Madrid (H) ; FC Barcelone (F)

Entraîneur masculin : Carlo Ancelotti (Italie, Real Madrid)

Entraîneur féminin : Emma Hayes (États-Unis, Chelsea)

Prix Sócrates : Jennifer Hermoso (Espagne, Tigres UANL)

Par Ndiasse Sambe, Rfi