Le 12 octobre, l’Union nationale des patriotes de Guinée (UNPG) a tenu son tout premier congrès électif depuis sa création le 12 août 2023. L’événement a été marqué par la reconduction de François Louncény Fall au poste de président du parti, lequel est né sur les ruines de l’Union pour la démocratie et la solidarité (UDS), formation politique créée en 1992.

Le congrès s’est déroulé ce samedi au siège du parti à Kipé-Africof, dans la commune de Ratoma. Il a rassemblé des délégués et membres fédérateurs venus de toutes les préfectures du pays. Sous la présidence de Togba Zogbélémou, conseiller personnel du président de l’UNPG, la rencontre a permis de réaffirmer les bases et principes fondamentaux de la formation politique. Dans son discours, Zogbélémou a souligné l’importance pour le parti de se préparer pour les prochaines élections présidentielles, rappelant la nécessité « d’éviter de faire de la figuration ».

François Louncény Fall, diplomate à la retraite, ancien ministre des Affaires étrangères et Premier ministre de la Guinée, était le seul candidat au poste de président de l’UNPG. Sur les raisons de son choix, le secrétaire général du parti, Patrice Kourouma, s’explique : « Avec compétence, dévouement et sagesse, Louncény Fall a su diriger les destinées du parti depuis sa création ». Kourouma a salué le dynamisme insufflé à l’UNPG par ce dernier, lui permettant de se positionner dans la scène politique guinéenne.

Choix unanime

L’élection de François Louncény Fall à la présidence de l’UNPG s’est déroulée à main levée, et le candidat a été confirmé à l’unanimité pour un mandat de cinq ans. Prenant la parole, le nouveau-ancien président du parti a remercié les représentants des 33 préfectures de l’intérieur du pays et des 13 communes de Conakry pour leur présence. « L’UNPG est rapidement devenu un acteur majeur de la vie politique du pays, grâce à son programme et sa volonté de mettre fin au paradoxe guinéen », s’est-il réjoui.

Un « paradoxe » qui se traduit par le contraste entre les ressources, le potentiel de la Guinée et les conditions de vie précaires des Guinéens. Il a déploré que de nombreux jeunes, en quête d’un avenir meilleur, optent pour les voies dangereuses de l’émigration à travers les océans ou les forêts du Nicaragua, pour échapper à la pauvreté.

Et Fall de décliner les grandes lignes du projet de société de l’UNPG : restaurer une gouvernance fondée sur le droit, diversifier l’économie pour générer une croissance durable et créer des emplois. Il a mis en avant des projets comme la construction d’infrastructures de base (routes, centres de santé, hôpitaux, écoles), la lutte contre l’émigration clandestine, la réforme de l’enseignement, et la création d’une nouvelle politique agricole. Parmi ses ambitions, François Louncény Fall liste la transformation sur place des produits agricoles et miniers, la construction de micro-barrages hydroélectriques dans les quatre régions naturelles du pays, la digitalisation de la gestion des finances publiques et l’autonomisation des femmes.

Plutôt le dialogue que la violence

Louncény Fall souhaite que le référendum constitutionnel se tient avant la fin de l’année. Concernant les manifestations de rue, le président de l’UNPG est catégorique : « Conformément à notre vision politique, notre parti rejette toute idée de violence et ne participera à aucune activité qui mettrait la vie des populations en danger. Nous optons pour le dialogue et l’esprit de responsabilité pour permettre à notre pays de retrouver une vie démocratique normale. »

Le nouvel (ré)élu appelle ses militants à se mobiliser pour mener à bien le projet de société du parti: assurer la paix, la stabilité et le développement du pays. « L’UNPG doit emprunter le chemin qui conduira la Guinée à faire les bons choix pour garantir la prospérité », a conclu François Louncény Fall devant une assemblée enthousiaste.

Abdoulaye Bah