Les grandes pluies qui s’abattent sur le pays et le manque d’entretien des routes ont rendu le mouvement des personnes et des biens très difficile, voire impossible un peu partout. La préfecture de Mali est aujourd’hui victime de cette situation. Aller à Labé ou à Kédougou au Sénégal est un casse-tête chinois pour les citoyens de Mali.
Côté Labé, sur la Nationale numéro 8, les bourbiers sont nombreux dont M’Boudou, Kounkédo, entre Labé et Yambéring. Le bourbier le plus difficile se trouve entre Tyaly et Lakata à quelques 6 km de la ville de Mali, en provenance de Labé. Le passage des véhicules devient impossible. Pour tenter de rejoindre Mali, les automobilistes sont obligés de faire un détour de quelque 20 kilomètres par la piste de Bhoundou-Koura-Sébhory pour arriver au village de Mali- Missidè, situé sur le calvaire de route de la Nationale numéro 9 Mali-frontière-Sénégal. Le dernier coup de pioche de l’Etat sur cette route remonte à 1977, soit 47 ans en arrière. Arrivés là, la plupart des véhicules ont été obligés, la semaine passée, de débarquer passagers et bagages à 9 km de la ville de Mali, tant cette route numéro 9 Mali-Frontière-Sénégal est impraticable. Le syndicat des chauffeurs de Mali fait souvent des réparations, avec les moyens de bord, mais qui restent insignifiant devant la dégradation très poussée de la route.
Pour aller à Kédougou au Sénégal sur la nationale 9, le calvaire est tout autre depuis des dizaines d’année. L’état de cette route à l’abandon depuis 47 ans a obligé les populations de Mali à se créer à la main une piste qui passe vers la chaîne du Mont Loura en traversant les villages de Laarewel, Linsen-Bogoma, Nyoogué-Bataa, Sintyou-Yandi, pour rejoindre Mali-Kédougou, à la frontière, au niveau de Gadha-Lougguè. Cette piste aussi vient d’être coupée par un éboulement qui a projeté une très grosse roche granitique sur la chassée au niveau de la montagne de Bataa, elle bloque tout le passage. La seule solution qui reste maintenant aux populations de Mali pour se rendre à Kédougou est de prendre la moto dont le coût de transport sur les 107 km séparant les deux villes est de 300 000 GNF.
El Hadj Ibrahima Diallo