Le 24 octobre, le collectif d’avocats des leaders de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) a déposé une plainte contre X au parquet gênant près la Cour d’Appel de Cona-crime. Il réclame des éclaircissements autour des rumeurs « d’arrestations programmés » de Oussou Fof, Kalémodou Yansané et d’Aliou Con()dé.
Depuis la disparition, le 9 juillet dernier, d’Oumar Sylla alias Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah (responsables du Front national pour la défense de la Constitution, FNDC), les kidnappings se multiplient. Les Guinéens vivent avec la trouille, d’autant que les autorités judiciaires disent ne savoir poing qui opère ces disparitions rocambolesques. Le dernier rapt date du 17 octobre, avec l’enlèvement de Sadou Nimaga. L’ancien secrétaire gênant du ministère de nos Grises Mines a été kidnappé en plein jour, au centre-ville de Kaloum, par des ravisseurs à visage découvert. Plus d’une semaine après, il n’a pas donné de ses nouvelles.
Ces derniers jours, des rumeurs persistantes, amplifiées par les réseaux sociaux, font état d’enlèvement programmé de gens de l’Ufdg notamment de Fodé Oussou Fofana, vice-prési chargé des affres sociales, Kalémodou Yansané, vice-prési chargé des questions économiques et d’Aliou Condé, le secrétaire gênant du parti. Pour parer au pire, leurs avocats (sans vinaigrette) se sont confiés à la justice guinée-haine. Ils ont déposé une plainte contre X au parquet gênant près de la Cour d’Appel de Cona-crime le 24 octobre. Les avocats soulignent : « Cette triste nouvelle crée la stupeur et la désolation au sein de la famille politique, des proches et des parents de Fodé Oussou Fofana, de Kalémodou Yansané et d’Aliou Condé. C’est pour cette raison, ils ont décidé de porter immédiatement plainte contre X par-devant Monsieur le Procureur général près la Cour d’Appel de Conakry, en charge de la sécurité des personnes et de leurs biens. Fodé Oussou Fofana, Kalémodou Yansané et Aliou Condé sont des acteurs de la vie politique guinéenne protégés par la loi, notamment la Charte de la Transition ».
Ils s’appuient sur la loi pour étayer la légalité, les droits et la liberté dont jouissent leurs clients dans l’exercice de leurs activités. L’article 8 de la Charte de la Transition, stipule que « les libertés et droits fondamentaux sont reconnus et leur exercice est garanti aux citoyens dans les conditions et formes prévues par la loi. Aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits humains. » Et de rappeler que l’article 10 soutient que « la personne humaine est sacrée. Toute personne a droit au respect de son intégrité physique et morale, de son identité et à la protection de son intimité et de sa vie privée. » De conclure que l’article de 12 de la même Charte, stipule : « Nul ne peut être arrêté, inculpé ni détenu que dans les cas prévus par la loi promulguée antérieurement à la commission de l’infraction qu’elle réprime. Les arrestations et détentions arbitraires sont interdites par la loi. »
En définitive, le collectif des avocats (sans vinaigrette) exige que toute la lumière soit faite par les autorités judiciaires compétentes sur les menaces et intimidations à l’encontre de Fodé Oussou Fof, Kalémodou Yans et Aliou Con()dé. A savoir ce que va faire cette Cour qui n’arrive pas, depuis plus de 100 jours, à mettre la main sur les ravisseurs de Foniké Menguè et de Billo Bah. En attendant, la rue-meurt court dans la Cité et la trouille s’installe. Eh, oui !
Yaya Doumbouya