Après El Hadj Nouhou Diallo à Wanindara, c’est autour de Lamarana Barry d’être accusé de viol sur mineurs. Le quinquagénaire aurait abusé de trois de ses nièces avant de se volatiliser dans la nature. Sa famille demande de l’aide pour le retrouver.
C’est une affaire d’inceste qui défraie la chronique ces derniers jours. Lamarana Barry, célibataire de 50 ans, ancien chauffeur de l’hôpital de l’Amitié Sino-guinéenne, est recherché par la justice et…par sa famille pour avoir « violé » trois de ses nièces, âgées respectivement de 8 et 9 ans, quartier Sangoyah, commune de Matoto.
Cette affaire remonte à plusieurs mois. Le suspect, sans femme, vivait dans un quartier. Son cousin, le père des deux victimes, avait jugé nécessaire de le ramener chez lui, à Sangoyah. Histoire de permettre à sa famille de bien s’occuper de lui, loin d’imaginer ce que mijotait Lamarana Barry. Pendant les vacances, Lamarana profite de l’inattention ou de l’absence des parents des victimes, pour abuser d’elles : « A chaque fois que nos parents sortent, il nous fait entrer dans sa chambre, ferme la porte et met la clé dans sa poche. Il sort son couteau et nous intime de nous déshabiller et nous viole. Avec son couteau, il menace de nous tuer si on en parlait à nos familles », explique la victime de 9 ans. Lamarana Barry en a fait sport favori, jusqu’à ce qu’il y a deux semaines. Une des victimes décide d’en parler à sa mère. Celle-ci, furieuse, s’en prend à Lamarana. Le frère de la victime déclare : « Ma petite sœur était tout le temps fatiguée, malade. Quand on lui a posé des questions, elle a affirmé qu’oncle Lamarana abusait d’elle. Ma mère est allée se jeter sur lui, mais il a catégoriquement nié. »
Lamarana et ses « victimes » sont amenés dans une clinique du quartier, pour vérifier si les filles ont été violées ou non. Lamarana Barry profite du brouhaha, pour disparaître : « A la clinique, il a refusé d’entrer, il s’est assis sur les escaliers, je le surveillais. Le médecin a constaté que les filles ont été effectivement touchées, mais il n’a pas voulu le dire à ma mère vu qu’elle était sous le choc. Il m’a appelé pour m’en informer, le vieux a profité de cet instant pour disparaître », ajoute le jeune homme.
L’enquête patine ?
Depuis la confirmation du cas de viol, le suspect est dans la nature. Une plainte contre lui est déposée et l’affaire est entre les mains des enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire. Mais Lamarana Barry court toujours et les lignes ont du mal à bouger. La famille estime que les enquêteurs ne hâtent pas les pas. Elle a décidé de rendre l’affaire publique et de le rechercher elle-même. Le père de deux des victimes explique : « Nous avons entendu parler de lui à Mamou, Boké, Kamsar et Sangarédi, j’y suis allé. Sans succès. Nous demandons à toute personne qui détient des informations sur lui de nous aider à le retrouver. Ce qu’il m’a fait est impardonnable, il faut qu’il réponde de ses actes. »
Le viol sur les fillettes n’est pas le seul « crime » de Lamarana Barry. Dans sa cavale, il n’a pas réussi à emporter son téléphone. Quand le père de famille l’a retrouvé et l’a ouvert, il a été surpris de retrouver non seulement les photos peu orthodoxes de ses filles, mais surtout les nudités de l’une de ses femmes. « Il ne s’est pas contenté de s’en prendre à mes filles, il a aussi entretenu une relation amoureuse avec ma femme, pendant 4 mois. Il est allé trop loin…» Lamarana Barry, lui, continue d’échapper à la justice.
Yacine Diallo