Le Syli national se retrouve une nouvelle fois au cœur d’un scandale de fraude sur l’âge de ses joueurs. Dans un communiqué publié le 20 octobre, la CAF, Confédération africaine de football, a annoncé la disqualification de la Guinée, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone du tournoi qualificatif pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans (CAN U-17).
Après cinq ans de suspension pour les mêmes raisons, le Syli national des cadets se voit à nouveau disqualifié de tournoi continental, suite à des tests IRM effectués par la CAF. En plus de la Guinée, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone subissent le même sort. Les vérifications ont révélé la présence de plusieurs joueurs inéligibles au sein de chacune des trois équipes, au regard de l’article 27. 4 du Règlement de la CAF. « Si après avoir effectué le test d’éligibilité (IRM) pour une équipe participante et que quatre ou plus de ses joueurs sont jugés inéligibles, l’équipe participante sera disqualifiée », a rappelé l’instance du football africain dans son communiqué.
La nouvelle formule du tournoi regroupera finalement le Sénégal, la Gambie, le Liberia, le Mali et la Mauritanie en une poule unique. Ce réaménagement intervient après la disqualification des trois pays. La Guinée rate de nouveau son retour, après une suspension pour fraude sur l’âge en 2019. Une récidive qui, si elle est confirmée, questionne la gestion du football guinéen à la base.
La Guinée proteste
La Guinée n’a pas tardé à déposer un recours pour contester sa disqualification. L’instance dirigeante du football africain a accepté de réexaminer le dossier, ce qui a conduit à l’annulation des matchs initialement prévus ce lundi 21 octobre. La Fédération sénégalaise de football, dans un communiqué, a précisé que « la reprogrammation (du tournoi) reste suspendue aux instructions de l’UFOA A ».
Cette décision surprise de la CAF a déclenché des réactions contrastées. Kéamou Bogola Haba, ministre guinéen des Sports, via les réseaux sociaux, a affirmé que « toutes les dispositions techniques, logistiques et financières nécessaires pour une participation honorable de l’équipe guinéenne U17 à cette compétition » avaient été prises, y compris un test IRM préventif effectué le 9 octobre à Dakar par un laboratoire certifié. Le ministre s’est dit « étonné » de la disqualification de l’équipe guinéenne à quelques heures de son premier match face à la Gambie.
Dans son message, le ministre a exhorté les joueurs, leurs encadreurs, ainsi que les supporters guinéens à rester calmes et à attendre les conclusions de l’enquête menée par la CAF. Il a réaffirmé sa confiance en la Fédération guinéenne de football pour trouver des solutions pérennes aux problèmes du football guinéen. Pour la Féguifoot, cet énième scandale représente un coup dur.
Cette édition de la CAN U17, qui devait marquer le retour de la Guinée sur le continent, risque de se transformer en une nouvelle déception pour le pays. La récidive dans la fraude sur l’âge questionne la gouvernance du football guinéen et remet en cause les capacités des dirigeants à redresser la barre. Ce nouveau scandale pourrait coûter cher à une génération qui aspirait à redonner des couleurs au football guinéen. L’attention se porte désormais sur la décision finale de la CAF.
Abdoulaye Bah